Le deuxième amendement refera certainement surface lors des élections américaines l’automne prochain. La prolifération des armes à feu aux États-Unis n’est malheureusement pas qu’un enjeu électoral. D’une façon ou d’une autre, elle a affecté la vie de milliers de personnes. Jeremy Cunningham est l’une d’entre elles. En 2008, son frère a été assassiné alors que des voleurs armés entraient chez lui par effraction.
Des années plus tard, le batteur a composé The Weather Up There afin de donner un sens à ces tristes évènements. Comme le propos est particulièrement intime, il a choisi d’en faire une œuvre tout aussi personnelle sur le plan stylistique. S’y mélangent jazz, rock, funk, effets électroniques et passages récités. Des amis issus de la scène jazz de Chicago sont venus lui prêter main-forte : parmi eux Jaimie Branch, Tomeka Reid, Ben Lamar Gay, Makaya McCraven ainsi que Paul Bryan et Jeff Parker à la réalisation.
L’atmosphère générale de l’album est étonnamment lumineuse. C’est que Cunningham a voulu mettre l’accent sur les souvenirs positifs qu’il garde de son frère. Ainsi, des morceaux tels que 1985, Hike, The Weather Up There et He Pushes Up sont légers comme une bonne brise chaude. Cependant, quelques pièces à teneur plus sombre donnent froid dans le dos : All I Know que domine la trompette rageuse de Jaimie Branch, Elegy sur laquelle on peut entendre les témoignages de proches de la victime sur fond de percussions vrombissantes et Return These Tides où le chant émouvant de Ben LaMar Gay accompagne la voix de Cunningham lui-même qui nous livre ses réflexions à propos de son deuil.
Une œuvre touchante qui porte à réfléchir sur une problématique qui est loin d’être résolue.