La comète s’en vient. Sa collision avec notre planète est imminente. Qui pourra sauver notre bonne vieille Terre? Heureusement, une fois de plus, nous pouvons compter sur Shabaka Hutchings, Dan Leavers et Max Hallet. Une fois revêtus de leurs costumes antigravitationnels, ces trois héros britanniques se transforment en King Shabaka, Danalogue et Betamax. Le premier est armé d’un saxophone qui crache des flammes, le second provoque des séismes grâce à ses hypertambours et le dernier contrôle une armée de synthétiseurs à ondes infrasonores. Ensemble, ils créent une musique qui fait éclater les frontières délimitant le jazz et l’electronica.
Afin de lutter contre la menace que représente la comète, cet infatigable trio nous présente Hyper-Dimensional Expansion Beam, son troisième opus à longue durée. Dès Code, électrisant morceau d’ouverture, la formation appuie à fond sur la pédale d’énergie. Comme la composante électro de cette musique hybride est plus assumée que jamais, les synthés sont plus présents et plus imaginatifs qu’auparavant. King Shabaka envoie des trilles lumineux grâce à son saxophone, dont il se sert comme une arme davantage rythmique que mélodique. Betamax, quant à lui, frappe sur ses peaux de façon insistante, se montre implacable.
Puis, histoire d’hypnotiser le corps céleste qui fonce tout droit vers la planète bleue, les trois combattants réfrènent l’ardeur de leurs attaques sur des pièces plus atmosphériques telles Lucid Dreamer et Frequency of Feeling Expansion. On a alors droit à de splendides vols psychédéliques au milieu des nébuleuses. Le morceau de résistance de l’album est cependant Angel of Darkness, une pièce-fleuve de sept minutes dont la tension va en augmentant, jusqu’à l’apothéose cosmique. Après Mystik, ultime piste au programme, les trois guerriers galactiques peuvent s’exclamer : mission accomplie! La comète a dévié de sa trajectoire mortelle pour aller danser avec ses semblables dans une autre galaxie.