Pays : Royaume-Uni Label : Hyperion Genres et styles : classique moderne Année : 2024

Steven Osborne/London Philharmonic Orchestra, dir.: Edward Gardner – Tippett : Concerto pour piano; Symphonie no 2

· par Frédéric Cardin

Le Concerto pour piano de l’Anglais Michael Tippett est l’un des grands titres du genre dans le répertoire du 20e siècle. On ne le connaît pas assez, mais cette éclatante captation de l’Orchestre philharmonique de Londres avec l’infatigable Steven Osborne comme soliste devrait vous convaincre. La partition pour piano est complètement dingue : ça n’arrête jamais! Julius Katchen, pas le dernier venu, l’avait qualifié ‘d’injouable’’ avant de claquer la porte juste avant la création en 1956. Le soliste (ici Osborne, spectaculaire et manifestement à la hauteur de la tâche) est sollicité de la première à la dernière minute par une écriture nerveuse et virtuose. Cela dit, très peu de grands gestes épanchés sont voulus par le compositeur. Plutôt un fourmillement incessant de notes qui se dévoilent souvent en cascades scintillantes. Osborne réussit le tour de force d’en faire une promenade fascinante, souvent abrupte, qui ne semble jamais ardue ou forcée. Tout à fait exceptionnel.

L’écriture orchestrale est du même genre, ce qui donne à l’œuvre dans son ensemble un aspect pointilliste et une luminosité vibrante. Le London Phil est superbe, sous une direction chirurgicale d’Edward Gardner.

 

La Symphonie no 2 navigue dans les mêmes eaux expressives, mais avec une dose supplémentaire d’onirisme (envoûtant Adagio molto e tranquillo) ou de féérie sarcastique (délicieuse dernière minute du Presto veloce). Les mouvements extérieurs sont énergisants et finement dessinés, comme des apparitions stravinskiennes, dans un format chambriste à plus grande échelle. 

Certains considèrent cette sympĥonie comme une oeuvre de transition entre deux périodes distinctes de Tippett : la période initiale, lyrique (avec la Corelli Fantasia, par exemple) et la période suivante, plus austère (représentée par l’opéra King Priam). Pour ma part, je trouve réducteur de la qualifier ainsi. Cette symphonie est chronologiquement située à la jonction de deux parties importantes du développement artistique du compositeur, certes, mais elle demeure une pièce entière et d’une très belle cohérence. Le colorisme impressionniste et la beauté des lignes mélodiques se métamorphosent bellement en passages anguleux qui conservent néanmoins toute leur expressivité narrative. 

Une très chaleureuse recommandation.

Tout le contenu 360

Wu-Tang Clan & Mathematics – Black Samson, the Bastard Swordsman.

Wu-Tang Clan & Mathematics – Black Samson, the Bastard Swordsman.

Stéréo Africa Festival – Cocktail privé d’ouverture

Stéréo Africa Festival – Cocktail privé d’ouverture

Classica 2025 présenté par Marc Boucher: Mers intérieures avec Marianne Lambert

Classica 2025 présenté par Marc Boucher: Mers intérieures avec Marianne Lambert

Les pouvoirs magiques d’Erika Hagen

Les pouvoirs magiques d’Erika Hagen

Le jazz au Festival international de jazz de Montréal expliqué par Modibo Keita

Le jazz au Festival international de jazz de Montréal expliqué par Modibo Keita

Dalit Hadass Warshaw, Boston Modern Orchestra Project / Gil Rose – Sirens

Dalit Hadass Warshaw, Boston Modern Orchestra Project / Gil Rose – Sirens

Howard Shore/Orchestre Philharmonique de Radio France – Shore : Anthology

Howard Shore/Orchestre Philharmonique de Radio France – Shore : Anthology

Quatuor Diotima – Boulez : Livre pour quatuor

Quatuor Diotima – Boulez : Livre pour quatuor

Strat Andriotis – Exits

Strat Andriotis – Exits

Richard Reed Parry – The Actor

Richard Reed Parry – The Actor

Tamara Stepanovich – Organised Delirium

Tamara Stepanovich – Organised Delirium

Galan Trio – Embrace

Galan Trio – Embrace

Jack Van Zandt – A Chaos of Light and Motion

Jack Van Zandt – A Chaos of Light and Motion

Tommy Crane – Reality Curated: Live at Ursa

Tommy Crane – Reality Curated: Live at Ursa

Thomas DeLio – Anti-paysage

Thomas DeLio – Anti-paysage

No Hay Banda – Steven Kazuo Takasugi : Il teatro rosso

No Hay Banda – Steven Kazuo Takasugi : Il teatro rosso

Vancouver Contemporary Orchestra; Vancouver Chamber Choir – Christopher Tyler Nickel : Mass; Te Deum

Vancouver Contemporary Orchestra; Vancouver Chamber Choir – Christopher Tyler Nickel : Mass; Te Deum

Hypercube – The Force for Good

Hypercube – The Force for Good

PUP – Who Will Look After the Dogs?

PUP – Who Will Look After the Dogs?

Duo AYA – Cycles

Duo AYA – Cycles

Un 41e FIMAV en transition : Scott Thomson explique

Un 41e FIMAV en transition : Scott Thomson explique

Papillon Social Club – Dur de la feuille

Papillon Social Club – Dur de la feuille

Inscrivez-vous à l'infolettre