Pourquoi donc Ólafur Arnalds jouit-il d’un succès aussi considérable ? Pourquoi ce batteur et guitariste islandais reconverti à la néomusique de chambre remplit-il des salles importantes et touche des centaines de milliers de mélomanes sur Terre ? On vous l’a expliqué déjà, puisque ça marche très bien pour lui depuis au moins 2007. Au cas où, revoici la recette : mélodies délicates, économie de modulations harmoniques, structures très simples pour cordes frottées ou pincées par de très bons musiciens de formation classique, ornements électroniques finement ciselés, quelques invités dans le cas qui nous occupe – les chanteuses Jófríður Ákadóttir et Josin, le DJ et compositeur Bonobo. On a beau chercher, son nouvel album ne nous apprend pas grand-chose de neuf sur son art. Ces musiques de chambre perdent de leur substance au fil des quatorze enregistrements (albums et EP) sous sa signature, la fraîcheur et la charge émotive de ses propositions font progressivement place à des impressions de mièvrerie, de fadeur, d’ennui. Le temps passe, Ólafur Arnalds surfe toujours sur les mêmes équations et pourrait éventuellement se trouver à court de vagues. Si ce compositeur jadis inspiré ne fournit pas les efforts nécessaires pour étoffer son discours orchestral et sortir de sa zone de confort, il est condamné à la redite.
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