Les prémices de cet album sont dignes des meilleurs tearjerkers des années 1950 : Le futur époux de la chanteuse Shannon Shaw se tue dans un accident d’auto quelques semaines avant son mariage, pendant le processus d’écriture de l’album en question.
Sans surprise, l’influence de cet événement se fait sentir tout au long de l’album. La pièce-titre The moon is in the wrong place s’y réfère directement et on débute avec The Vow , une ballade d’inspiration doo wop dont Shannon & The Clams a le secret et plusieurs textes évoquent l’amour perdu, la beauté de cette vie injuste et l’espoir, des thèmes fréquents mais qui prennent ici une tout autre dimension.
Dans les circonstances, ce n’est pas l’album le plus décapant des 7 que compte maintenant sa discographie. Réalisé par Dan Auerbach (Black Keys), The Moon is in the wrong place appuie moins fort sur le volume qu’avec Year of the Spider (2021), mais couvre quand même le spectre habituel du quatuor, avec toujours ce petit plus qui marque chacun des albums depuis Dreams in the Rathouse (2013). Shannon and The Clams s’impose dans ce créneau de bonne densité qu’est le garage- psych-rock teinté de country avec un soul qui fait toute la différence et sans trop appuyer sur cet atout formidable qu’est la voix de Shannon Shaw.
On ne s’éloigne pas des attentes mais la performance et les compositions sont en majorité solides, avec une interprétation incarnée, soutenue par une réalisation plutôt discrète. L’essence du groupe infuse le tout et cet ajout à la discographie s’y inscrit parfaitement, plusieurs morceaux viendront s’ajouter aux algorithmes sans détoner. Mention spéciale : Dali’s Clock.