Première parution de l’année pour cette jeune, mais ô combien prolifique formation néerlandaise, ce court opus réussit à construire une musique hybride aussi innovante qu’invitante.
Mené de front par Nicola Mauskovic, ancien batteur d’Altin Gün, ce plus récent projet demande qu’on déroule la carte du monde. Tandis que son groupe précédent s’affaire avec succès à réintroduire la musique psychédélique turque des années 70, The Mauskovic Dance Band s’abreuve des trouvailles d’un bien plus large éventail de courants internationaux. Sans jamais sombrer dans le pastiche, les quatre morceaux de ce récent EP révèlent des inspirations évidentes de disco pop nigériane, d’highlife ghanéen, de cumbia afro-colombienne, de dub jamaïcain et même de no wave à travers l’écho saturé des guitares.
Pulsation multicolore entre le passé et le présent, alliant percussions à main aux boîtes à rythmes des années 80, la sonorité vintage se précise ici en une reformulation déconcertante d’efficacité. Un buffet savamment orchestré où l’enthousiasme des cinq musiciens est contagieux. Chaque pièce de Shadance Hall mène à une nouvelle destination au groove irrésistible. Bref, une écoute obligatoire pour les fans de Tom Tom Club, Cymande et William Onyeabor.