À l’instar de Sufjan Stevens, Grizzly Bear ou Arcade Fire, The National est une valeur sûre de l’indie pop ou rock des années 2000. Est venu le temps de se poser la question : ces artistes si pertinents ont-ils tout révélé ce qu’ils avaient de substantiel ? Nul ne peut l’affirmer ou le prédire, mais les chansons issues de chaque génération suivent inexorablement cette tendance, sauf exception : au bout de quelques albums vachement inspirés, le texte et l’interprétation doivent être exceptionnels pour faire échec à la désuétude de la forme… à moins que le songwriter puisse en changer l’enveloppe. C’est justement ce que Matt Berninger a tenté ici. Pour varier sa proposition et se distinguer de The National dont il est le frontman, il a fait appel au légendaire Booker T. Jones pour la réalisation de cet album solo. Ainsi, le septuagénaire de Memphis s’est mis au service du quadragénaire de Cincinnati, sans compter Matt Berrick (The Walkmen), Andrew Bird et Scott Devendorf qui ont aussi mis la main à la pâte. Le chanteur creuse un grand sillon americana, avec un accent fort en country-folk, en folk de chambre ou en southern soul. Les chansons de Matt Berninger portent donc de nouveaux habits : piano country, Hammond B3, guitares acoustiques, pedal steel guitar, rythme clopin-clopant du début à la fin… Seuls les arrangements de cuivres et une participation de la chanteuse et bassiste Gail Ann Dorsey nous rappellent la facture indie à laquelle le chanteur nous a habitués. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas cette nouvelle enveloppe, on ne pourra dire que le chanteur, auteur et compositeur n’a pas tenté quelque chose de différent. Sombres, grises, pluvieuses, anxiogènes, parfois autodérisoires ou même lumineuses, toujours honnêtes par rapport à leur auteur, ces nouvelles chansons de Matt Berninger nous apprennent peu de choses que l’on ne lui connaissait pas, ces récits mis en rime maintiennent néanmoins notre respect à son endroit.
Tout le contenu 360
Critique d'album Chanson francophone/pop/rock 2024
Allô Fantôme – Chut ! (Top Albums 2024)
Par Arielle Desgroseillers-Taillon
Critique de concert classique occidental/classique
OSL | Un Noël enchanteur
Par Alexandre Villemaire
Critique d'album Chanson francophone/soul/R&B/pop/jazz 2024
Rau_Ze – Virer nos vies (Top Albums 2024)
Par Arielle Desgroseillers-Taillon
Critique d'album pop 2024
Sabrina Carpenter – Short n’ Sweet (Top Albums 2024)
Par Arielle Desgroseillers-Taillon
Critique d'album Chanson francophone/pop 2024
Valence – La nuit s’achève (Top Albums 2024)
Par Arielle Desgroseillers-Taillon
Critique d'album rock 2024
Vampire Weekend – Only God Was Above Us (Top Albums 2024)
Par Lyle Hendriks
Critique d'album hip-hop/jazz/soul/R&B 2024
Tyler, The Creator – Chromakopia (Top Albums 2024)
Par Helena Palmer
Critique d'album rock/pop 2024
The Lemon Twigs – A Dream Is All We Know (Top Albums 2024)
Par Sami Rixhon
Critique d'album Chanson francophone/americana/pop 2024
Nicolas Michaux – Vitalisme (Top Albums 2024)
Par Sami Rixhon
Critique d'album Afrique/Antilles / Caraïbes/soul/R&B 2024
Joé Dwèt Filé – Goumin et Goumin Terminé (Top Albums 2024)
Par Sandra Gasana
Critique de concert classique/classique occidental
Dans le silence de la Nuit, la parole de Molinari
Par Alexandre Villemaire
Interview classique/musique sacrée