À l’instar de Sufjan Stevens, Grizzly Bear ou Arcade Fire, The National est une valeur sûre de l’indie pop ou rock des années 2000. Est venu le temps de se poser la question : ces artistes si pertinents ont-ils tout révélé ce qu’ils avaient de substantiel ? Nul ne peut l’affirmer ou le prédire, mais les chansons issues de chaque génération suivent inexorablement cette tendance, sauf exception : au bout de quelques albums vachement inspirés, le texte et l’interprétation doivent être exceptionnels pour faire échec à la désuétude de la forme… à moins que le songwriter puisse en changer l’enveloppe. C’est justement ce que Matt Berninger a tenté ici. Pour varier sa proposition et se distinguer de The National dont il est le frontman, il a fait appel au légendaire Booker T. Jones pour la réalisation de cet album solo. Ainsi, le septuagénaire de Memphis s’est mis au service du quadragénaire de Cincinnati, sans compter Matt Berrick (The Walkmen), Andrew Bird et Scott Devendorf qui ont aussi mis la main à la pâte. Le chanteur creuse un grand sillon americana, avec un accent fort en country-folk, en folk de chambre ou en southern soul. Les chansons de Matt Berninger portent donc de nouveaux habits : piano country, Hammond B3, guitares acoustiques, pedal steel guitar, rythme clopin-clopant du début à la fin… Seuls les arrangements de cuivres et une participation de la chanteuse et bassiste Gail Ann Dorsey nous rappellent la facture indie à laquelle le chanteur nous a habitués. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas cette nouvelle enveloppe, on ne pourra dire que le chanteur, auteur et compositeur n’a pas tenté quelque chose de différent. Sombres, grises, pluvieuses, anxiogènes, parfois autodérisoires ou même lumineuses, toujours honnêtes par rapport à leur auteur, ces nouvelles chansons de Matt Berninger nous apprennent peu de choses que l’on ne lui connaissait pas, ces récits mis en rime maintiennent néanmoins notre respect à son endroit.
Tout le contenu 360
Interview classique/classique occidental
Quatuor Mivos : trois fois Reich à Bourgie
Par Frédéric Cardin
Interview classique occidental/classique
Pro Musica | Le pianiste prodige Jaeden Izik-Dzurko : « sérieux », « introverti » et… extrêmement raffiné
Par Alain Brunet
Critique d'album Chanson francophone/Piano 2025
Ingrid Saint-Pierre – Cinq chansons au piano droit
Par Marilyn Bouchard
Interview Électronique/soul/R&B/pop
SAT | Le Couleur change de spectre mais d’abord…
Par Alain Brunet
Critique d'album jazz/classique occidental/classique/Psychedelia 2025
Whispering Worlds – Cosmic Cliffs
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2025
ContaQt/Yaz Lancaster/Evan Ziporyn – ConneQt IV
Par Frédéric Cardin
Critique d'album électronique/classique occidental/classique 2025
Nick Storring – Mirante
Par Frédéric Cardin
Critique d'album latino/psychédélique 2025
Los Pirañas – Una Oportunidad Más de Triunfar en la Vida
Par Michel Labrecque
Critique d'album classique occidental/classique 2025
Ariane Brisson/Philip Chiu – Prokofiev: sonates pour flûte et piano
Par Alexis Desrosiers-Michaud
Interview Afrique
Dicko Fils : sur La route de l’engagement et de la modernité du peuple peul
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2025
Ana Krstajić et Joey Reda – Confluence
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2025
CC Duo/collectif9 – Re/String
Par Frédéric Cardin
Critique d'album Chanson francophone/pop/rock 2025
Major.Moran – Bunker à ciel ouvert
Par Michel Labrecque
Critique d'album classique occidental/classique/période moderne 2025
Ensemble ArtChoral, Matthias Maute : Art Choral vol. 6 : Moderne
Par Alexis Desrosiers-Michaud
Interview classique occidental/classique