Je vous ai parlé de Ruiqi Wang il y a quelques semaines, à l’occasion de l’OFF Jazz de Montréal. Elle donnait exactement le même programme, et avec le même ordre de pièces. Subduing the Silence, le disque, diverge très peu de ce qui a été entendu live le 12 octobre dernier.
La nature de la musique de la Montréalaise d’origine chinoise étant ce qu’elle est, c’est-à-dire à tendance plus écrite contemporaine que purement jazz improvisée, le squelette thématique, harmonique et même mélodique change peu, même si des espaces autonomes sont accordés ici et là. Un croisement réfléchi d’improvisation, d’écriture contemporaine, de chant traditionnel chinois et de références savantes à Ligeti, Pauline Oliveros ou Meredith Monk, et même Evans et Strayhorn, font de Subduing the Silence un premier opus impressionnant pour une artiste dans la jeune vingtaine. Le potentiel de développement est immense, et on pourrait même espérer que la jeune chanteuse et compositrice soit une sorte de réponse chinoise à la coréenne Youn Sun-Nah et la japonaise Hiromi (pour le côté éclectique avant-gardiste, voire post-moderne. Pas vraiment pour le style, très différent). L’avenir nous le dira. Maintenant que ses études à McGill sont terminées, Ruiqi a débuté une formation en composition à l’académie des arts de Berne, en Suisse. Ne doutons pas qu’elle nous reviendra avec du matériel encore plus éclaté et encore plus abouti d’ici peu. On souhaite bien sûr qu’elle revienne nous voir pour partager avec nous ses nouvelles idées.
Ruiqi Wang – Chant/compositions/arrangements
Stephanie Urquhart – Piano
Summer Kodama – Contrebasse
Mili Hong – Batterie
Quatuor à cordes :
Colleen Brannen – Violon
Amy Sims – Violon
Amelia Hollander Ames – Alto
Velleda Miragias – Violoncelle