C’est le regretté Pierre Barouh qui chantonnait dans Samba Saravah : « Moi qui suis peut-être le Français le plus brésilien de France ». Jean-Pierre Zanella lui, est sans doute le musicien québécois le plus brésilien que nous ayons à Montréal. Le plus grand pays d’Amérique du Sud exerce sur lui une fascination obsessive, mais ce n’est pas en touriste qu’il y va souvent et pour de longs séjours. Disons, à défaut de meilleurs mots, que c’est une véritable passion qui le lie à la terre de la capoeira, des cangaçeiros et de la bossa nova. Sa conjointe Mima Souza et leur fille Sashana Souza Zanella sont très impliquées dans sa démarche et ses projets musicaux; l’une à titre de directrice artistique, et certainement de muse, et l’autre comme chanteuse. Elle qui avait prêté sa voix au dernier album de son papa, Quattro venti, conçu lors d’une retraite en Italie, en 2013. Elle interprète ici des titres de Milton Nascimento et de Chico Buarque, deux auteurs-compositeurs plus grands que nature, deux légendes vivantes, deux véritables icônes de la musique populaire du Brésil à qui cet album est consacré, réunissant des morceaux choisis comme pour un best of.
Rio Minas est un disque sans mièvrerie qu’on redécouvre à mesure qu’on le réécoute à un volume de plus en plus fort. Zanella passe du sax alto au soprano avec la même vigueur, mais c’est le jeu toujours captivant du « kid » Rémi-Jean Leblanc à la basse, doublé de la force de frappe du batteur Paul Brochu, qui le poussent dans ses derniers retranchements. À noter l’arrangement de Vera Cruz et la chanson finale, ô combien délicate, du guitariste Toninho Horta. Il faut se lever de bonne heure pour la chanter, celle-là!