Avec son Hystérie ! d’il y a deux ans, Régina Demina avait suscité d’indélébiles émois chez le musicophile (à preuve, cette recension). Elle récidive trop brièvement au moyen d’un microalbum de quinze minutes où elle malaxe fructueusement, encore une fois, d’ensorcelants ingrédients. Musicalement d’abord, la synthwave, l’électropop, l’électro tout court, la cyberwave, la cyberpop ou l’hyperpop s’interconnectent de la manière la plus harmonieuse qui soit. Rayon paroles, Régina Demina étend son champ textuel : au lolitaïsme, à l’onirisme et à la cyberexistence s’ajoutent les jeux vidéo, le vampirisme (« Quatre canines en pointes taillées – bien plantées »), la mythologie germanique (elle mentionne l’ondine, cette sirène riveraine maintes fois mise en scène, en mots et en images) et la programmation informatique (« C’est un algorithme spécifique – J’ai du chagrin – Rien de fantastique »). Madame Demina est passée de l’étiquette Kwaidan à Allo Floride, maison qui regroupe Yuksek, Silly Boy Blue et Macadam Crocodile, entre autres. Espérons que sa musique soit plus largement diffusée et qu’elle nous revienne bientôt avec d’autres créations aussi marquantes. D’ici là, on peut aussi se mettre sous la dent le court métrage ci-dessous. Vous verrez, le rêve diurne de Régina Demina persistera dans votre sommeil.
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