Ferdinand Rebay était Autrichien et il a composé durant la première moitié du XXe siècle une musique essentiellement romantique néo-classique. Les sonates de cet album auraient pu, pour leur presque totalité, être écrites en 1850. Est-ce un grand défaut ? Non si on laisse leur charme suranné certain nous envahir et surtout Laurence Kayaleh et Michael Kolk nous convaincre de leurs bienfaits grâce à leur jeu aussi subtil que délicat.
Rebay a écrit symphonies, concertos, opéras, oratorios et tout le tralala habituel d’un compositeur européen de la fin du Romantisme, mais il aussi jeté son dévolu dans la vingtaine sur la guitare, un instrument pour lequel il n’a plus arrêté d’écrire le reste de sa vie. Tellement que cette partie de son catalogue compte plus de 600 numéros ! Plus que tout le reste. Il a utilisé la guitare dans de multiples combinaisons, en musique de chambre, en accompagnement de chœur ou de soliste vocal, et en solo, bien entendu.
Les sonates présentées ici donnent envie d’en entendre plus de cet artiste, aujourd’hui un illustre inconnu. Il faut faire preuve de tolérance envers un style qui était déjà vieillot au moment de leur création, certes, mais le plaisir de ces phrases simples et teintées d’élégance raffinée, ajouté à la beauté du jeu de la Québécoise Laurence Kayaleh et de son collègue Michael Kolk, de Vancouver, assure une heure et quelque de satisfaction sobre et candide.
Une musique tout en simplicité et tendresse, oscillant entre épisodes de mélancolie et de gracieuse espièglerie, et portée par deux musiciens très sensibles aux besoins expressifs modérés, mais assurés, qu’elle exige d’eux.