Le Quatuor Molinari (Olga Ranzenhofer, violon ; Antoine Bareil, violon ; Frédéric Lambert, alto et Pierre-Alain Bouvrette, violoncelle) lance son deuxième album dédié à l’intégrale des quatuors à cordes de Philip Glass sous l’étiquette ATMA Classique. Sur cet album, on retrouve trois trios du géant de la musique minimaliste Philip Glass, qui surprennent par l’éventail musical qu’ils proposent. Ces partitions, interprétées avec la justesse et la rigueur que l’on associe déjà avec le Quatuor Molinari, sauront satisfaire les admirateurs de Glass.
Dès les premières notes, il n’y a pas de doute sur le compositeur : en effet, il n’y a pas vraiment de surprises dans cet album en ce qui concerne les œuvres interprétées. On reconnaît rapidement la signature de Glass, soit les arpèges rapides et tournoyants, les séquences de notes répétées et les atmosphères mystérieuses et enlevantes. Cela ne veut pas dire que l’album est redondant pour autant, au contraire. Les trois quatuors à cordes qui se retrouvent sur cet album comportent tous des éléments qui les distinguent.
Dans le Quatuor à cordes no. 5, les deux derniers mouvements sont portés par de très belles lignes mélodiques et une progression harmonique intéressantes, le tout confié au violoncelle. Le Quatuor à cordes no. 6, pour sa part, contient des passages rythmiques rapides et interprétés avec précision, ainsi que de longs moments joués à l’unisson. Enfin, le Quatuor à cordes no. 7 s’articule en un seul long mouvement, qui se termine en long decrescendo.
L’interprétation du Quatuor Molinari est bien équilibrée et tout en nuance (on a droit à des passages pianissimo, à peine audibles). Bien que l’on reconnaisse tout à fait le compositeur dans les œuvres interprétées, les choix artistiques sont judicieux et agréables.