Croassements de crapauds, marmite bouillonnante, hurlements de loups, cris de chauve-souris, voix lugubres et spectrales… Tous ces clichés de films d’horreur pourraient aisément tomber dans le grand guignolesque à la Boris Pickett, mais justement Sphaèros évite le trop facile piège parodique et nous dévoile en sept pièces un univers pas mal plus singulier. Possession est une sinistre plongée dans les ténèbres à laquelle on peut difficilement résister, comme à l’appel d’un séduisant vampire vers lequel on est irrésistiblement attiré. Si un tas d’images fusent, celles de bandes dessinées ou de films de série B des années 60 et tout le répertoire de Dario Argento ou les écrits d’Aleister Crowley, c’est aussi à MKB, Can, Tanger ou encore Dashiell Edayat que l’énigmatique touche-à-tout (poète, sculpteur, réalisateur…) français nous ramène. Il y a quelque chose ici de très sexuel, tribal et envoûtant. David Sphaèros, grand prêtre maudit connu pour son travail au sein d’Aqua Nebula Oscillator, entraîne l’auditeur dans un troublant voyage qu’il a mis trois ans à concevoir, où psychédélisme et krautrock cauchemardesque se marient avec la magie noire.
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