Peggy Lee et Cole Schmidt sont deux interprètes improvisateurs actifs sur la scène de Vancouver. La violoncelliste et le guitariste se côtoient dans plusieurs bands de la ville, et s’amusent depuis quelque temps à explorer les possibilités d’une collaboration à deux.
Bien que la scène culturelle de Vancouver soit vibrante, l’attraction gravitationnelle de Montréal se fait sentir jusque sur la lointaine côte ouest car l’idée de cet album a germé lors d’une résidence tenue à Montréal en 2017. L’album lui-même a été largement enregistré à Hotel2Tango à Montréal, avec des compléments à Vancouver, New York, Amsterdam, Gothenburg, Melbourne…
On retrouve d’ailleurs Erika Angell et Mili Hong, deux pointures de l’indie et du jazz montréalais. Ajoutez la vancouvéroise Meredith Bates, puis des États-uniens comme Wayne Horvitz et Frank Rosaly (Puerto-Rico), entre autres, et le duo Lee/Schmidt prend une sérieuse étoffe.
En vérité, le duo violoncelle/guitare est le prétexte à un épanouissement musical fortement raffiné mais avec quelque chose de viscéral dans la tenue et le rendu. Viscéral dans le sens authentique jusque sous la peau, pas comme indicateur d’agressivité. Au contraire, l’ensemble de l’album se prend comme une exploration assez planante d’une multitude de textures délicates qui s’abreuvent au jazz, bien sûr, mais aussi à l’ambient, à l’indie, à la musique contemporaine classique, au minimalisme, au prog, etc. Quelques remarquables exceptions à la règle se présentent d’une manière épique, quelque part chez Godspeed mais en moins électrique (impérial Sun Gods).
Forever Stories of: Moving Parties est empreint d’une très séduisante magie sonore, esthétiquement enchanteresse et intellectuellement stimulante.