« It is time to rebel », conclut la célébrissime militante Greta Thunberg dans un discours cité en avant-propos de l’opus Notes on a Conditional Form. The 1975 démarre sur les chapeaux de roue avec un punk rock bien senti et… nous voilà déjà ailleurs. Bifurcations, virages à 180 degrés, disjonctions, entrecroisements et surimpressions caractérisent ce quatrième album studio admiré par les uns et décrié par les autres. Établi à Manchester, le groupe anglais a fait sa marque par sa capacité à maîtriser une variété impressionnante de pop d’autres styles plus nichés. Du punk rock, on passe tour à tour à la soul pop, aux orchestrations modernes pour trames cinématographiques, à la country, à la pop housy, à la power-pop aux accents grunge, au folk orchestral de facture indie, à la pop FM. Pour la plupart, les imitations sont parfaites et illustrent la très solide culture pop de leurs interprètes – Mathew Healy , guitares et voix, Adam Hann, guitares, Ross MacDonald, basse, George Daniel, batterie – sans compter celle de leurs collaborateurs FKA Twigs, Phoebe Bridgers, Tim Healy et Cutty Ranks. Plutôt que de reprendre tour à tour Justin Timberlake, Justin Bieber, Sufjan Stevens, The Weeknd, Michael Jackson, Green Day, Hans Zimmer, Phil Collins, Diplo ou Skrillex, The 1975 compose à la manière de ses influences sans s’en écarter d’un iota, sans y apporter une touche particulière. La personnalité du band consiste à une sorte de saute-moutons stylistique haut de gamme, voilà la différence entre cette formation et un cover band de très bon niveau. Voilà aussi une preuve supplémentaire qu’on peut embrasser à la fois les cultures pop, rock, soul et électro. Alors? Qui trop embrasse mal étreint ? Assiste-t-on au déploiement d’un imprévisible savoir-faire éclectique de musiques hautement prévisibles?
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