Voix haute, guitare claire et cri du cœur : Élise songe à lever le camp, mais le narrateur est prêt à changer. On ne connaîtra sans doute jamais l’issue de ce contentieux, mais tout porte à croire qu’Élise doit être déjà loin, à l’heure où l’on se parle. Les chansonneurs doués sont doués d’un superpouvoir consistant à toucher l’auditeur directo dans le fameux noyau acumbens, peu importe que leurs condensés d’existence soient fictifs, vécus ou un peu des deux. Nicolas Gémus a vécu aux îles de la Madeleine et à Rivière-Rouge, près de Mont-Laurier. Tentons cette hypothèse : ces années où le jeune homme vécut entouré de centaines de kilomètres d’eau salée et de forêt laurentienne l’ont rendu contemplatif. Et sensible, peut-être bien. Quant à son prodigieux talent, on ne sait de qui ni de quoi il le tient. On se contente d’en profiter, ce qui est déjà pas mal. Pour le musicophile encore épaté de l’album initial Hiboux, paru dans ce qu’il convient d’appeler le « temps d’avant » (en 2019), ce deuxième album arrive pile-poil au moment où il a besoin d’épatement. D’après nos sources, les onze pièces de ce recueil ont été enregistrées selon un mode opératoire semblable à ce qui avait cours il y a 45 ans, disons : tout le monde assis comme autour d’un feu de camp, dans le studio, puis en toute frugalité, c’est-à-dire sans s’embarrasser de plugiciels et autres logiciels correcteurs de hauteur. Se dégage-t-il de cette musique quoi que ce soit de suranné ou de dépassé? Niet. Nicolas et ses collègues auraient recréé un environnement comparable au premier studio de Thomas Edison que ça n’aurait pas été moins réussi. Bravo à ce Nicolas dont le patronyme pourrait bien être « J’émeus ».
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