Les fans de Leonard Cohen, Pink Floyd ou… Elvis reconnaîtront des éclats de leurs artistes favoris dans ce dix-huitième album studio de Nick Cave et ses Mauvaises Graines. L’un des groupes les plus célébrés de l’ère post-punk et du rock alternatif des trois dernières décennies.
La lumière bleutée d’espoir et la vieille âme du chanteur montréalais qui attend un miracle côtoient des orchestrations amples et subtiles qui ne déplairaient pas à la bande de David Gilmour, tandis que la manière de chanter du crooner Elvis se pointe ici et là. Ajoutez à cela des chœurs gospels et des textes mystico poétiques pas piqués des vers et vous aurez là un album grandiose qui, dès la première chanson, Song Of The Lake, nous aspire vers un ciel très accueillant. C’est que le Nick, en dépit du décès de deux de ses trois fils, se pose en chaman rock mélodramatique qui désormais sort des ténèbres du deuil pour célébrer la vie.
Pas pour rien qu’une des meilleures chansons de ce disque se nomme Joy. Une pièce où l’artiste échange avec un fantôme bienveillant. « Elle aurait pu être le titre de l’album », dira Cave en entrevue.
La chanson qui suit, Conversion, semble lui avoir été soufflée du haut des astres par un Leonard Cohen inspiré, qui aurait envie de crier sa douleur de ne plus être en vie.
Et que dire des pièces, comme O Wow O Wow (How Wonderful She Is), dans laquelle il rend hommage au sentiment amoureux, ou encore de As The Waters Cover The Sea, qui conclut avec superbe cet album incontournable.Produit par Nick Cave et Warren Ellis, mixé par David Fridmann, Wild God pourrait p
eut-être rendre la foi au plus cynique des athées. Nous irons communier à l’autel Cave le 24 avril 2025 à la Place Bell.