Traumazine, le très attendu deuxième album studio de Megan Thee Stallion, a été favorablement accueilli par la critique. On y entend l’apport d’artistes comme Future et Rico Nasty, une production de grande qualité et quelques choix de rythmes qui tapent dans le mille. Pas étonnant, donc, que des commentateurs hip-hop disent que Meg a créé l’album de l’été. Or, bien qu’il possède quelques chansons qu’on réécoutera certainement et qui figureront dans des listes d’écoute personnelles, je crois que cet album manque de profondeur et de substance, dans l’ensemble.
Traumazine m’a vraiment plu, je l’ai écouté en boucle, mais j’ai eu l’impression qu’il manque quelque chose. Toutes les chansons, sauf une, couvrent essentiellement les mêmes thèmes : « Je suis riche », « Je baise », « Je déteste mes ex » et « Je suis meilleure que toutes les femmes que je rencontre »… Peut-être que Meg a figuré dans trop de drames sans rapport avec sa musique, ces derniers temps, et que cela nous a portés à croire que Traumazine serait beaucoup plus personnel et réaliste.
Nonobstant tout ça, je ne peux rien enlever à la qualité de la production, du mixage et du matriçage, ni aux capacités de rappeuse de Meg. L’album compte des chansons exceptionnelles comme Budget – avec Latto – et la house-dance Her, ainsi que des coups de main incroyables de Future et de Lucky Daye sur les titres Pressurelicious et Star, respectivement. Traumazine comprend également l’impressionnant Southside Royalty Freestyle, qui rend hommage au hip-hop de Houston, au Texas.
En outre, Traumazine contient également le simple pop Sweetest Pie, avec Dua Lipa. Anxiety est la seule chanson qui semble évoquer des émotions et une autoréflexion. Cela ne dure que le temps d’un couplet, malheureusement. Flip Flop, la pièce suivante, est très bien nommée : d’abord personnelle et critique dans le premier couplet, elle passe en mode « sexe, argent et va te faire foutre » dans le deuxième. Megan Thee Stallion a beaucoup de potentiel; on sent qu’elle l’exploitera bientôt à sa juste mesure, artistiquement.