Túnel Acústico, c’est du Marcos Valle tout craché. Le 23e album du Carioca, merveilleux adulescent aujourd’hui âgé de 81 ans, est la continuité naturelle et groovy de ce qu’il fait depuis une mèche. Sur des rythmes samba, bossa (samba ralentie) ou jazzy funk avec une petite touche disco, le chanteur pose sa voix douce et chuchotante sur le ton de la confidence, contraste proverbial de son approche pourtant musclée dans l’exécution. Pour le non lusophone, la musique l’emporte largement sur le texte et dévoile une façon unique de concevoir le groove. Compositeur, arrangeur et claviériste assez solide pour le soutenir harmoniquement et rythmiquement, il semble garder cette forme exemplaire de beach bum et de dandy tropical, toujours à la barre de musiciens plus qu’aguerris. Túnel Acústico rafraîchit quelques classiques de son répertoire tels Para De Faser Besteira ou Todo Dia Santo, on absorbe le tout sans souhaiter quelque nouveauté ou innovation. Marcos Valle avait d’abord surfé sur la nouvelle vague brésilienne (bossa nova, carrément), créé d’immenses tubes (surtout So Nice -Summer Samba / Samba de Verão) que tous les ascenseurs et grandes surfaces ont accueilli pour s’incruster dans des millions de cortex cérébraux, puis s’est ensuite positionné dans un créneau nettement moins commercial et créé une œuvre absolument indémodable. Voilà pourquoi il faut déguster Túnel Acústico et assister à son concert ce jeudi 3 octobre au Théâtre Fairmount.
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