Les chansons de Crash évoquent une série de collisions dans la jeune vingtaine de Vincent Roberge… qui a dépassé là mi-vingtaine et atteint le mainstream québécois. Impact majeur en Amérique francophone, à n’en point douter. Parolier, beatmaker, compositeur de son temps, le chanteur est invité sur les plus gros plateaux médiatiques, désormais considéré dans la famille des invités de classe A. Et ce, pour les bonnes raisons.
Plusieurs écoutes attentives mènent à conclure que cet enregistrement est le fruit d’un travail rigoureux et inspiré, ce qui contraste vachement avec le style dégingandé de son personnage Les Louanges. À 26 ans, l’artiste est de cette génération complètement hip hop, soul/R&B, électro ou même jazzy groove, ce qui impose le respect des mélomanes au-delà de l’audience pop branchée de sa génération.
Sans conteste, il est celui ayant le mieux adapté à la chanson francophone d’Amérique cette culture afro-américaine devenue mondiale, soit en y conférant une solide proposition littéraire. Musicalement, Crash ne produit pas l’effet de surprise de La nuit est une panthère. Pas d’ajouts spectaculaires au programme d’une formule gagnante, les nouvelles ponctions de synthés sont relativement discrètes.
En revanche, la construction impeccable de toutes les chansons et la judicieuse configuration de leur environnement sonore respectif, plus pop de facture dans plusieurs cas, servent des textes mieux ciselés et une voix soliste mieux maîtrisée. Il est quand même réjouissant d’écouter un extrait vocal de feu le poète national Gaston Miron dans un corpus musical aussi distinct et actualisé.
En somme, les chansons de Crash remplissent leur mission, soit un travail de concision où la qualité de conception et le potentiel fédérateur atteignent l’équilibre des meilleurs albums pop de création.
Impact majeur à n’en point douter.