Ensorcelant, c’est le terme qui me vient à l’esprit à l’écoute d’Anajikon, album de compositions contemporaines de Konstantia Gourzi, compositrice grecque établie en Allemagne. Pour alto et piano (Hommage à Mozart), pour orchestre (Ny-él / Two Angels in the White Garden, for Orchestra, Op. 65) ou pour quatuor à cordes (Anájikon / The Angel in the Blue Garden, String Quartet No. 3, Op.61), l’univers de Gourzi est fait de multiples teintes de mélancolie. On s’y promène comme dans un rêve brumeux, mélodies poignantes ici, quelques dissonances légèrement épicées ailleurs, nous accompagnant comme un guide bienveillant. On a vite l’impression de plonger dans une trame sonore d’un film de Theo Angelopoulos. C’est vrai que la plume de Gourzi a quelque chose d’aussi évocateur que la musique d’Eleni Karaindrou et nous invite presque parfois à attendre l’entrée de la voix magique d’Angélique Ionnatos. Nils Mönkemeyer (alto), William Youn (piano), l’orchestre de l’Académie de Lucerne et le Miguet Quartett sont tous excellents. À ne manquer sous aucun prétexte.
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