« Je mens toujours aux étrangers – Je suis un dépravé – Ceux qui dirigent le monde – Le sont bien plus que moi » : que voilà de sombres propos chantés par John Mellencamp dans I Always Lie to Strangers, pièce d’ouverture de Strictly a One-Eyed Jack. Vers la fin de l’album, la chanson Lie to Me met encore le mensonge en vedette : « Je ne me suis jamais soucié – De dire la vérité – Donc mens-moi – J’y suis si habitué »… Tel est l’étendue du désabusement de ce vénérable chansonneur du cœur des USA, devant la gangrène qui ronge le cœur de son pays. Désormais septuagénaire, Mellencamp n’a jamais vu aussi lucidement la réalité, même si son fils Speck l’a affublé d’un cache-œil – comme John Wayne dans True Grit – sur le portrait qui illustre ce 24e album studio. Renvoi direct au titre de l’album et à la pièce Simply a One-Eyed-Jack, où John nous invite à nous méfier du valet vu de profil, cette carte convoitée mais trompeuse (« Il faut agir sinon nous serons les victimes – Du valet borgne qui nous ment »). Strictly a One-Eyed Jack est donc un voyage au cœur du mensonge… et de l’americana le plus émouvant. Le larynx de Mellencamp tient le coup, bien qu’on le sente esquinté par les trois paquets de clopes par jour que fumait jadis son propriétaire. Menée par Andy York, la troupe roots-rock d’élite qui accompagne le « Little Bastard from Indiana » joue plus juste que jamais. Toute en nuances comme sur la ballade enfumée Gone So Soon. Ou en puissance comme sur Lie to Me et ses riffs ruraux. Et en prime, Mellencamp est épaulé par son frère d’armes Springsteen sur trois pièces, dont l’hymne instantané Wasted Days.
Tout le contenu 360
Interview Creative Music
FLUX | Wadada Leo Smith, l’un des plus prolifiques de la « musique créative »
Par Alain Brunet
Interview Afrique/blues mandingue/traditionnel
Dankoroba, l’hommage de Djely Tapa aux femmes influentes de l’empire mandingue
Par Keithy Antoine
Interview expérimental / contemporain
Centre PHI | Exposition Clusters, grappes d’objets signifiants
Par Salima Bouaraour
Critique de concert classique occidental/classique/latino
OSM | Quatre saisons, deux époques, Vivaldi et Piazzolla
Par Alexis Desrosiers-Michaud
Critique d'album classique occidental/classique 2024
Alice Ping Yee Ho – Awake and Dreaming
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2024
Elisabet Curbelo – Resonance Unbound
Par Frédéric Cardin
Critique de concert folk/americana/pop/latino/musique traditionnelle mexicaine
POP Montréal | Trafic magnifique sur la route de Lhasa
Par Michel Labrecque
Critique de concert americana/Chanson francophone/rock/psychédélique
POP Montréal | Au 3e essai, Larynx émerge définitivement
Par Alain Brunet
Critique de concert électronique/Hip Hop
POP Montréal | Premier de nombreux BBQ Bastid à Montréal ?
Par Eric Cohen
Critique de concert pop/rock
POP Montréal | Édith Nylon, réapparition ? Apparition !
Par Alain Brunet
Critique de concert rock/électronique/punk
POP Montréal | Le tranchant d’Alix Fernz
Par Alain Brunet
Critique de concert americana/jazz/reggae/rock
POP Montréal | Yves Jarvis, le chapitre power trio
Par Alain Brunet
Critique de concert rock
POP Montréal | The Fleshtones, autre remontée de coolitude
Par Alain Brunet
Critique de concert folk/americana/latino/électronique