Le nom est à s’y méprendre, mais Job For A Cowboy est loin de faire dans le country. De la jeune formation du début des années 2000, il ne reste plus grand-chose aujourd’hui. Seule la voix gutturale de Johnny Davy tisse le lien entre des albums au personnel changeant. Avec une récente tournure progressive et des thématiques psychédéliques, la formation déballe un nouvel opus complexe, mais qui respire.
Ce qui saute aux oreilles, c’est que pour un album de death metal technique, les tempi ne sont pas particulièrement rapides. Effectivement, les guitares rythmiques grondent avec lourdeur et libèrent de l’espace aux autres instruments. Ces derniers subdivisent aisément, que ce soit par une percussion chargée et compacte ou par des leads mélodiques virtuoses. Ces ingrédients permettent de produire un tout à la fois ouvert et dense, où l’auditeur a le loisir de hocher la tête en dépit de strates dévalant pourtant à vive allure. Le ton en est presque atmosphérique.
Dans le monde saturé du death metal contemporain, Job for A Cowboy a vraiment su se réinventer avec une vision fraîche de ce que peut être le genre. Le paradoxe, c’est que la voix du seul membre fondateur est peut-être l’élément le plus faible de la somme, même si c’est le peu qui nous rattache aux origines du groupe.Ainsi, Moon Healer vient brillamment compléter l’album précédent, Sun Eater, sorti il y a déjà une décennie. Comme pour cet autre album, qui avait déjà revitalisé l’engouement pour le groupe, le succès de Moon Healer suggère que Job for A Cowboy continuera à évoluer dans cette esthétique moins brute et plus méticuleusement articulée.