Découvert à sa prestation radiophonique dans le cadre au Festival d’Aix-en-Provence en 2017 où, remplaçant au pied levé un autre chanteur – bermuda et baskets ! – , le contre-ténor polonais Jakub Jósef Orliński poursuit son ascension comme nouvelle étoile du monde de la musique baroque. Se situant dans le prolongement de son dernier album Anima Sacra qui a lancé sa carrière, le jeune interprète de trente ans propose un programme d’œuvres sacrées et de motets du XVIIIe siècle. Le Royaume de Bohême est très présent sur cet album avec plusieurs pièces de Jan Dismas Zelenka, un des plus importants compositeurs tchèques de la période baroque. Orliński livre une interprétation énergique du motet Barbara dira effera et sensible dans le magnifique Lætatus sum où sa voix, boisée, ronde, en contrôle et d’une grande précision, rejoint celle de la soprano Fatma Saïd dans un mélange étincelant. De l’Europe centrale, Orlińki s’attarde par la suite à des compositeurs peu connus de l’Europe du Sud avec notamment les Italiens Gennaro Manna et Barolomeo Nucci et le Portugais Francisco António de Almeida – dont l’extrait de l’oratorio La Giuditta, aux harmonies particulières, fait ressortir toute la maîtrise de son instrument dans un somptueux passage dans le grave. Accompagné par l’ensemble Il Pomo D’oro et Francesco Corti, Jakub Jósef Orliński continue d’ancrer sa place dans le monde de la musique en nous entraînant dans son sillage.
