Avec ce EP de quatre titres récemment paru sur l’étiquette montréalaise Mothland, Grim Streaker opère un changement de cap par rapport à No Vision, son précédant album paru en 2019. Sur Mind, le désormais quatuor (le guitariste Micah Weisberg a quitté le navire) de Brooklyn, dont la chanteuse Amelia Bushell a depuis élu domicile au Canada, raffine sa proposition avec des chansons plus orchestrées et élaborées qu’auparavant. Le groupe laisse ici plus ou moins tomber les guitares rageuses et les envolées punk vitaminé au profit d’arrangements originaux, notamment de subtiles rythmiques conçues à l’aide de télécopieurs, de moniteurs cardiaques et d’outils de construction. Sur ce EP dont la thématique tourne beaucoup autour de la santé mentale, la formation diversifie sa palette d’influences, faisant place à des grooves ou à des sonorités new-wave, funk, disco et industrielle qu’elle mélange habilement à sa signature post-punk/art-punk angulaire. Réalisé par Jonathan Schenke (Parquet Courts, Public Practice, Pottery, Bodega…) et le guitariste de la formation Daniel Peskin, Mind ouvre la porte à de nouveaux horizons vers lesquels Grim Streaker semble se diriger, sans toutefois délaisser ses racines punk et no-wave.
