Sœur Karin et frère Olaf Dreijer sont connus mondialement depuis qu’ils forment le puissant tandem électro The Knife, soit depuis près d’un quart de siècle. On se souvient ensuite du projet solo Fever Ray de la Suédoise, album homonyme paru en 2009 et dont la matière avait littéralement explosé sur scène. Le personnage mutant de Fever Ray fut ensuite retiré de la circulation pour ressurgir bien plus tard, soit en 2017 avec l’album Plunge et une proposition étoffée et dévoilant de réelles avancées. À la suite d’un second et long hiatus, Radical Romantics paraît en 2023. Cet album est bien reçu de manière générale mais le buzz à son endroit n’est plus exactement ce qu’il fut jadis. Nous avons affaire à cette même intense synth-pop / IDM/électro-pop un peu technoïde, parfois encline à une certaine rugosité d’esprit rock, soit par l’usage de la saturation des fréquences synthétiques ou encore par une robustesse dans le rythme. Radical Romantics porte bien son titre car l’objet de Fever Ray est d’y parcourir le spectre des états liées à l’amour : passion, désir, sexe, plaisir, douleur, rupture, trahison, exploitation. La quête de Fever Ray y reste noble et riche, se maintient sur la même voie, garde le cap avec la ferveur et la créativité nécessaires à la pérennité du personnage. Cela étant posé, on ne se roule pas par terre à l’écoute de cet album rigoureusement construit mais qui ne nous révèle que peu de nouveaux détails marquants de la chanteuse, la songwriter et la productrice électro. De facto, il faut être super fan pour être super comblé.
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