Le noyau musical du groupe d’art et de design Mood Taeg Kollektiv se présente comme une aventure partagée entre Düsseldorf et Shanghai. C’est toutefois entièrement du côté allemand que la musique d’Exophora a ses racines, dans le rock planant de Can, Cluster, Neu! et de leurs kosmische Kameraden des années 1970.
Des grooves propulsives et motoriques – des basses pulsées sur une batterie aérienne et métronomique en 4/4 et sans chichis – portent des lignes de guitare, des motifs de synthé et des échantillons de voix étirés, comprimés et déformés comme une pâte à modeler colorée. Les structures simples et imperturbables font de chaque envolée une véritable séance d’entraînement, mais une très agréable séance. Il y a aussi, ce qui est tout à l’honneur de Mood Taeg, une véritable récompense à l’approche du fil d’arrivée. L’euphorisante Interrogative a déjà préparé le terrain lorsque arrive la pièce finale, Mood Block, avec son rythme à faire claquer des doigts et ses motifs de flûte vaporeuse. On a l’impression de faire un dernier tour, juste pour le plaisir de continuer à courir, après avoir remporté une course gagnée d’avance.
Pour revenir à mon point de départ, Mood Taeg a produit du Teutonica de premier ordre, mais ce n’est qu’une partie de leur équation. Si des éléments sinophoniques du côté de Shanghai pouvaient être incorporés au mélange, cela donnerait une musique totalement en phase avec aujourd’hui.