L’offre musicale autochtone est en expansion, autant au Québec que dans le reste du Canada. C’est une excellente nouvelle, car ce qui se passe en culture est parfois annonciateur de ce qui suivra au niveau social et économique.
Healer, le premier album de l’autrice-compositrice Wendat Eadsé, après un EP en 2021, en est un autre témoignage. Paru sur l’étiquette Musique Nomade, cet album parle beaucoup de guérison, comme son titre (en anglais) l’évoque. On ne parle pas ici, uniquement de guérison autochtone. Eadsé, alias Anne-Marie Gros-Louis-Houle, a vécu une dépression post-partum en tant que jeune maman. Ce disque incarne une odyssée de différentes guérisons, entre l’ombre et la lumière.
Eadsé chante en français, en anglais et en wendat, cette langue presque oubliée que son peuple tente de réapprendre. Musicalement, Healer embrasse très large, peut-être un peu trop. Tantôt très folk méditatif, tantôt R&B et soul, avec un clin d’œil au hip hop même, grâce à la participation de Sensei H. On sent que la jeune autrice se cherche, explore différentes avenues.
Mais cette ancienne citoyenne de Wendake qui vit aujourd’hui à Montréal, nommée Tiohtià:ke par les Premières Nations, possède indéniablement une âme, ce qui touche nos âmes.
Healer n’est pas parfait. Mais c’est un premier opus qui laisse entrevoir un énorme potentiel. Eadsé n’a pas fini de chanter et d’explorer, loin de là!