Diana Panton est la plus belle voix canadienne que vous ne connaissez probablement pas. L’artiste née à Hamilton est prolifique, mais demeure beaucoup moins visible que d’éminentes collègues et compatriotes (comme Jill Barber, par exemple). C’est du moins mon impression. Ce qui se démarque des albums de la discrète Ontarienne (celui-ci est le onzième pour le marché occidental, quinzième si l’on ajoute les albums parus uniquement en Asie, où elle est très populaire), c’est l’exquise douceur et tendresse qui se dégagent de ce soprano léger, mais totalement juste, tant musicalement que émotionnellement. Pour la voix, on pense un peu à Stacey Kent, ou Blossom Dearie. Depuis le premier opus paru en 2005, …yesterday perhaps, Diana n’a jamais dérogé à sa ligne éditoriale : un jazz pop caressant, mené avec finesse et élégance par des partenaires réguliers (Reg Schwager à la guitare, Don Thompson aux claviers et contrebasse), et un phrasé impeccable qui véhicule des émotions simples et authentiques, sans épanchement. Une intériorité révélée avec honnêteté mais pudeur.
Soft Winds and Roses ancre son propos dans les classiques de la chanson des années 1960 et suivantes. On a donc des lectures respectueuses, effleurées par des harmonies bleues et quelques délicates impros, de Elton John, Ron Sexsmith, Gordon Lightfoot, Don McLean, Leonard Cohen, Randy Newman, Joni Mitchell, et j’en passe.
Un sans faute irrésistible, encore une fois. Merci Diana Panton.
PS : je sais que Diana a étudié en littérature française. Si je peux me permettre une demande spéciale : pourquoi pas un album en français un jour, avec cette prononciation si délicieuse? Un succès assuré! 🙂