« Mon meilleur album depuis The Dark Side of the Moon », affirmait David Gilmour en référence à Luck and Strange, son plus récent projet. Si le propos est quelque peu exagéré, Gilmour peut quand même se targuer d’avoir sorti, en 2024 et à 78 ans, le meilleur album solo de sa carrière. Le musicien anglais répète la même structure pièce après pièce : il chante pendant la moitié du morceau pour ensuite, sur l’autre moitié, laisser danser ses doigts sur les six cordes de sa Black Strat. Et que dire de ses solos qui n’a pas déjà été dit? C’est simple, d’un avis personnel, David Gilmour est le plus grand à avoir jamais touché une guitare. Plus grand que Page, plus grand que Clapton, plus grand que Van Halen et Hendrix. Et je ne suis pas ouvert aux débats! Surtout après avoir vu le grand manitou à l’œuvre à New York le mois dernier.
Luck and Strange représente d’abord la fin d’un cycle : Gilmour, qui avait déjà dédié l’album The Endless River au défunt claviériste de Pink Floyd il y a 10 ans, rend une nouvelle fois hommage à Rick Wright avec la pièce-titre du projet, directement inspirée d’un long jam qu’ils avaient façonné ensemble en 2007 (également inclus dans l’album sous le nom de Barn Jam). Un chapitre semble donc se clore pour de bon, mais une autre histoire voit le jour par la même occasion. David Gilmour invite sa fille Romany, âgée de 22 ans, à poser sa voix sur deux chansons de Luck and Strange. Elle brille particulièrement sur Between Two Points, sublime et onirique reprise des Montgolfier Brothers. Un passage de flambeau. Des frissons à n’en plus finir. Une petite merveille.