Le confinement semble avoir été inspirant pour Cumbiasound. S’étant fait plutôt discret suite à la parution d’un premier disque en 2012, le combo suédois a lancé trois EP en un an, dont le tout dernier La Máquina. Composé du producteur et multi-instrumentiste suédois Daniel Fridell et du rapper chilien-suédois Boogie Castillo, le binôme a recruté la chanteuse chilienne Lis Flores Varela ainsi que le chanteur congolais José Pereelanga pour ce grand retour sur disque. Tout comme Varela, qui ajoute une touche plus authentique à la cumbia tous azimuts de Cumbiasound, Pereelanga joue un rôle central dans La Máquina, partageant des histoires dans sa langue maternelle, le lingala, ainsi qu’en français, donnant encore plus de diversité à l’ensemble. La Máquina est un exercice assez réussi de « tropicanibalisme », élargissant les frontières de la cumbia traditionnelle avec celles de la cumbia rebajada, des rythmes palenque des années 70, des chants de la diaspora congolaise, y ajoutant au passage quelques éléments de joropo, une touche afrobeat, un groove hip-hop et le trombone d’Erik Axelsson … Sans être aussi audacieux et expérimentaux que les Meridian Brothers, les Cumbiasound, à l’instar d’autres groupes tels que Frente Cumbiero, Malphino, et Sonido Gallo Negro, proposent une cumbia internationaliste décomplexée, extrovertie, les bras tendus vers de nouveaux horizons.
