Jazz de chambre, classique métissé de jazz et de traditions non-occidentales, musique instrumentale ‘’crossover’’, les catégories sont multiples pour la musique que concocte Jean-Félix Mailloux pour son ensemble Cordâme. Ravel inspirations fait suite à l’excellent Da Vinci inventions (lire ma critique ici) et est la troisième partie d’une trilogie sur les Français impressionnistes qui a débuté avec Satie variations et Debussy impressions.
La même qualité et la même imagination des arrangements que dans les albums précédents de la série caractérisent ce Ravel inspirations. Les entrelacs du violon de Marie-Neige Lavigne, du violoncelle de Sheila Hannigan, du piano de Guillaume Martineau, de la harpe d’Éveline Grégoire-Rousseau, des percussions de Mark Nelson et bien sûr de la contrebasse de Jean-Félix Mailloux réussissent encore à tisser de séduisantes tapisseries sonores, pleines de textures variées et de couleurs radiantes.
Un ou deux titres m’ont moins convaincu, comme le fameux Boléro, à qui on a manifestement voulu ‘’tweaker’’ le célèbre rythme linéaire, mais qui laisse une impression de traitement un brin sommaire, malgré un interprétation bien pigmentée. Plus cutané que sanguin, dirais-je. Cela dit, de superbes bijoux sont offerts aux oreilles avides de beauté, telle cette adorable version du Concerto pour piano no.2, ou cette Vallée des cloches magiquement tintinnabulante. Il faut aussi noter la version très réussie du Quatuor à cordes (2e mouvement), pleine de légèreté et de délicatesse papillonnante. Superbe.
Cordâme lancera Ravel inspirations ce vendredi 1er avril au Gésù, à Montréal. En première partie, l’excellent ensemble Manela de la violoniste Marie-Neige Lavigne, dont j’ai très positivement parlé dans cet article.