Colin Stetson – When We Were That What Wept for the Sea

· par Laurent Bellemare

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le saxophoniste Colin Stetson a du souffle. On l’entend tout au long de son dernier album, son premier en six ans. Qu’elle soit utilisée volontairement pour créer du rythme ou par pure nécessité biologique, la respiration y est omniprésente et nous rappelle constamment l’élément humain qui est au cœur de ces mélodies hypnotiques. À la fois rafraîchissant et drôlement nostalgique, When We Were That What Wept for the Sea regroupe des compositions captées sur le vif et avec peu de réenregistrements d’appoints.

On y retrouve le jeu signature de Colin Stetson, soit des boucles de mélodies arpégées exécutées à haute vitesse et à travers un bain de réverbération. Axé sur les variations du matériau musical plutôt que le développement structurel, le style d’écriture de Stetson s’inscrit dans l’héritage du minimalisme. Les cellules mélodiques étant construites sur un petit réservoir de notes, on y perçoit tout de même des échos de gammes majeures et mineures qui agissent comme autant de percées d’espoir à travers la mélancolie introspective qui parcourt l’album.


À d’autres moments, le tempo ralentit et laisse place à la voix chantée de Stetson, filtrée à travers l’anche de ses instruments. En chantant dans son saxophone, il arrive ainsi à créer des textures multiphoniques dont le résultat complexe n’a d’égal que la simplicité de la mélodie vocale qui en est à la source. Par ailleurs, l’album surprend à plusieurs reprises, notamment lors de The Lighthouse II et III. Le premier de ces deux morceaux est structuré autour d’un bourdon et d’une mélodie de cornemuse, sorte de drone écossais minimaliste, alors que le second est une ballade chant et piano. Passant ainsi par des niveaux d’intensité variables, l’album reprend les meilleurs coups de Stetson et y parsème de nouvelles idées, justifiant pleinement une écoute de plus d’une heure.

Tout le contenu 360

Avant de s’asseoir seule au piano, Ingrid St-Pierre répond

Avant de s’asseoir seule au piano, Ingrid St-Pierre répond

Virginia MacDonald, étoile montante de la clarinette avec l’ONJM

Virginia MacDonald, étoile montante de la clarinette avec l’ONJM

Lionel Belmondo , Yannick Rieu et l’OSL: jazz symphonique autour de Brahms, Ravel et Boulanger

Lionel Belmondo , Yannick Rieu et l’OSL: jazz symphonique autour de Brahms, Ravel et Boulanger

Louise Forestier et Louis Dufort dans le nid de la Vieille corneille

Louise Forestier et Louis Dufort dans le nid de la Vieille corneille

Université de Montréal : une relève placée sous de bonnes étoiles

Université de Montréal : une relève placée sous de bonnes étoiles

Bon Iver – SABLE, fABLE

Bon Iver – SABLE, fABLE

Stéphanie Boulay – Est-ce que quelqu’un me voit? 

Stéphanie Boulay – Est-ce que quelqu’un me voit? 

Magnifiques Héritières

Magnifiques Héritières

Stéphanie Boulay: album guérison, album reconstruction

Stéphanie Boulay: album guérison, album reconstruction

Joni Void veut que vous « regardiez des films expérimentaux dans le club » ou à La Lumière

Joni Void veut que vous « regardiez des films expérimentaux dans le club » ou à La Lumière

Marcus Printup à l’UdeM : sagesse, générosité, musicalité

Marcus Printup à l’UdeM : sagesse, générosité, musicalité

Pascale Picard replonge dans la création

Pascale Picard replonge dans la création

Dean Wareham – That’s The Price of Loving Me

Dean Wareham – That’s The Price of Loving Me

Pro Musica | Lucas Debargue, libre penseur pianistique

Pro Musica | Lucas Debargue, libre penseur pianistique

Éléonore Lagacé – Brûlez-moi vive

Éléonore Lagacé – Brûlez-moi vive

Pascale Picard – Bigger Kids, Bigger Problems

Pascale Picard – Bigger Kids, Bigger Problems

Laurence Hélie a retrouvé son nom

Laurence Hélie a retrouvé son nom

Le Quatuor Molinari et Berio, ce qu’en dit Olga Ranzenhofer

Le Quatuor Molinari et Berio, ce qu’en dit Olga Ranzenhofer

La déesse tunisienne Emel nous présente MRA

La déesse tunisienne Emel nous présente MRA

« I Feel Pretty, Oh So Pretty » avec Thomas Dunford et Arion Orchestre Baroque

« I Feel Pretty, Oh So Pretty » avec Thomas Dunford et Arion Orchestre Baroque

Shreez – ON FRAP II

Shreez – ON FRAP II

clipping. – Dead Channel Sky

clipping. – Dead Channel Sky

Sacré Gilles Vigneault | Entre Natashquan et Buenos Aires

Sacré Gilles Vigneault | Entre Natashquan et Buenos Aires

Luan Larobina – Casa

Luan Larobina – Casa

Inscrivez-vous à l'infolettre