Il semble qu’il faudra attendre encore un peu avant la sortie de Shirushi, le premier album du groupe montréalais TEKE::TEKE. Mais voici de quoi faire patienter les fans de leur mouture torride et hallucinée du rock ‘n’ roll rétro nippon. La pièce instrumentale Chidori est une sorte de retour aux sources, un hommage à Takeshi Terauchi et à l’« eleki », la musique surf populaire au pays du soleil levant dans les années 60. Demi-dieu de ce mouvement, Terauchi était le Dick Dale d’Orient, et Chidori est tiré de son album Rashomon paru en 1972. Il s’agit d’un morceau passablement agité pour commencer et la version de TEKE::TEKE est d’autant plus intense (elle a été enregistrée d’un trait en une seule prise) qu’elle est bardée d’une épaisse couche de distorsion et de delay. Reflétant mieux le style actuel du groupe, la version radio de Kala Kala, la face B de ce simple numérique, donne un bon avant-goût de Shirushi. La flûte aérienne et les cuivres musclés au premier plan, ainsi que les injonctions punk-enka de la chanteuse Maya Kuroki flottent au-dessus d’une mêlée rock psychédélique grinçante. Si la reprise de Chidori est assez décapante pour faire décoller la peinture des murs, Kala Kala pourrait bien les faire tomber.
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