Sixième album de la chanteuse brésilienne Céu, Novela nous transporte dans un univers complètement différent de ce à quoi on a l’habitude. Un voyage dans le temps qui nous emmène quelque part entre les années 60 et 70, c’est ce qui ressort à l’écoute de cet opus. La plupart des chansons sont douces et romantiques, un peu comme celles qu’on joue en fin de soirée pour pousser les invités à partir. C’est le cas pour Cemosa, Corpo e Colo ou encore Crushinho qui pourraient très bien se retrouver dans un jukebox au fin fond des États-Unis. Le morceau Reescreve, qui signifie Réécrit en portugais, a également la touche rétro et aurait bien pu figurer dans la bande originale d’un film de James Bond.
Pour l’avoir vue sur scène avec ses musiciens au mois d’octobre 2024, elle était entourée de ses quatre musiciens qui font également les chœurs, et c’est ce que l’on entend sur Lustrando Estrela, un peu plus disco.
Mon coup de cœur de l’album restera Gerando na Alta, avec Anaiis en featuring, une artiste que Céu a rencontrée durant la pandémie à travers les réseaux sociaux. Cette chanson est un hommage aux amitiés entre femmes qui sont sacrées pour l’artiste brésilienne. C’est l’un des morceaux qui se démarque dans l’album, puisqu’il est moins rétro et ajoute des percussions brésiliennes jouées par l’incroyable Sther, qu’on a découvert lors du concert.
Heureusement, le reggae a gardé une place dans l’album, style de musique que Céu affectionne particulièrement, notamment dans High na Cachu, avec une touche rétro dans le refrain.
Une chanson mêlant anglais et en portugais figure dans l’album, Into my novela, qu’elle chante avec Loren Oden. Lorsque questionnée sur le choix du titre Novela, Céu répond qu’elle voulait s’attarder sur l’aspect dramatique de nos vies, un peu comme dans les feuilletons à l’eau de rose. « Ces telenovelas sont une sorte de thérapie collective », compare-t-elle lors de notre entrevue à quelques jours de son concert au National.
Autre coup de cœur : Mucho Oro, qui change complètement de rythmes à mi-chemin dans la chanson, une agréable surprise.
Sur cet album, elle a collaboré avec le producteur Adrian Younge, basé à Los Angeles. Sa particularité : il travaille de manière analogique et brute, sans montage, sans ordinateur. Un défi que Céu a su relever avec brio, ne croyez-vous pas ?