Les saisons de Tchaïkovsky, que l’on pourrait aussi appeler ‘’Les mois de l’année’’, car elles sont constituées de douze pièces pour piano pour autant de mois dans l’année, est un corpus pianistique de plus en plus populaire, et avec raison. L’art tchaïkovskien de la mélodie, du portrait de caractère, de l’évocation et de l’intimité émotionnelle y est déployé avec grâce et inspiration. La forme simple (ABA) ne cache peut-être pas de la musique innovante, mais elle est assurément touchante et réussit toujours à dessiner des paysages évocateurs et sincères, à l’instar de ces petits tableaux de genre si frémissant de vie et de vérité des peintres russes romantiques.
Dans une entrevue récente, Liu explique les raisons de ce choix de répertoire, après les enregistrements et concerts concentrés sur du ‘’grand’’ répertoire :
Dans cette vie de concert toujours en mouvement, il est important pour moi de ralentir et d’explorer davantage mes émotions internes : en fait, de me connaître un peu mieux. J’ai donc pensé que ces miniatures m’aideraient à revenir à un espace plus intime.
Le Québécois démontre une affinité directe (ou un besoin?) avec ce matériau résolument intimiste. Plusieurs grands interprètes ont taquinés ces charmantes miniatures (Pletnev, entre autres). Liu, lauréat du Concours Chopin en 2021 (d’où la vie effrénée de concertiste international), n’a rien à leur envier.