Voilà maintenant plus de 40 ans que le guitariste Loren Connors perfectionne et épure son art délicat. La maladie de Parkinson l’a forcé à considérablement réduire sa production au cours de la dernière décennie mais il persiste et signe un nouveau mini-album, Beautiful Dreamer, pièce en deux parties d’un peu moins de 24 minutes dédiée à son ami Steve Dalachinsky, poète new-yorkais décédé en septembre 2019.
Fait à souligner, c’est la première fois que Connors a recours à la post-production pour transformer ses improvisations en temps réel et les rendre encore plus éthérées. On y retrouve sa manière habituelle, le son lointain et fantomatique de sa Stratocaster, noyé de reverb, les notes qu’il égrène esquissant une sorte de mirage brumeux et mélancolique qui s’étire et se déforme et nous transporte sur quelque planète à l’atmosphère raréfié. Belle qualité d’ensemble de l’édition du label Family Vineyard, avec gravure top niveau et pochette ornée d’un magnifique croquis d’Auguste Rodin. Pour méditer sur la condition humaine et sa précarité.