La flûtiste Ariane Brisson et le pianiste Philip Chiu collaborent dans un nouveau disque consacré à deux sonates de Prokofiev.
La première des deux œuvres est, en fait, un arrangement de Brisson de la sonate pour violon #1 en fa mineur. À l’oreille, on ne s’en rend pas compte, signe que le travail est b
ien fait, avec minutie. Le premier mouvement trouve ses sources dans les registres graves des deux instruments et le son de l’un s’imbrique bien dans l’autre, preuve que nous avons affaire à deux excellents chambristes. Accompagner au piano est un art et Chiu le maîtrise. Le troisième mouvement donne l’impression par moments que c’est une œuvre de Chostakovitch, lui qui aime bien isoler un instrument à vent sur un tapis harmonique dans ses symphonies.
La seconde partie de l’album est la sonate pour flûte et piano #1, contemporaine de la première pour violon. Tout comme dans l’opus précédent, la chimie entre les deux interprètes saute aux oreilles, tant dans l’articulation que dans la musicalité. Parfois légère, parfois espiègle, tantôt dansant ou réflexive, cette œuvre fait ressortir tout le talent d’Ariane Brisson, musicienne dont on n’a plus à vanter les mérites.