Le premier cycle créatif d’Animal Collective fut exemplaire. C’était la décennie 2000, à l’aube de l’ère numérique, et la formation américaine nous proposait un véritable jardin des délices, tant dans l’imaginaire conceptuel que dans ses formidables spectacles immersifs. La redite, c’est-à-dire l’atteinte des limites compositionnelles d’une formation autodidacte dont l’objet essentiel est de créer des chansons, s’est lentement installée. Avec Merryweather Post Pavillion, septième album studio paru en 2009, Animal Collective atteignait le faîte de sa maîtrise… pour ensuite traverser un long plateau conceptuel, c’est-à-dire que sa créativité fut dirigée essentiellement vers la recherche de nouveaux ornements, imaginés en continuité avec ce qui s’était passé auparavant. Seuls deux albums du groupe furent lancés durant la décennie 2010, ses membres préférant se consacrer à leurs projets solos, souvent supérieurs à ceux du vaisseau amiral. Souvent remarquables, ces nouveaux détails compositionnels se sont inscrits dans une formule relativement similaire, c’est-à-dire une même synth-pop aux accents psychédéliques, éclatée, foisonnante, fertile en rebondissements, mais aussi liée à un chant choral non sans rappeler les groupes vocaux des années 60, à commencer par les Beach Boys et son génial Brian Wilson. Au cours des dernières années, le collectif a repris du service, enregistré sur le terrain, mené des projets audiovisuels, tenu des séances d’improvisation et plus encore. Cela s’entend dans ce onzième album, dont le processus s’était amorcé par une résidence en 2018 au Music Box Village de La Nouvelle-Orléans. Nous voilà en 2022 et ce Time Skiffs nous offre des chansons aux propos anxiogènes ou extatiques, textes de pleine conscience liés à la conjoncture, « lettres d’amour, signaux de détresse, observations en plein air, hymnes à la relaxation, transmissions recueillies de quatre personnes qui ont grandi dans leur relation, parentalité et soucis d’adulte ». Les musiques sont assorties de belles parenthèses de guitare slide, de marimbas électroniques ou même d’afro-folk à la sauce Paul Simon, sans compter un florilège de sons disposés çà et là dans le paysage sonore… sans que l’on puisse conclure à un grand cru.
Tout le contenu 360
Interview classique occidental/classique
Information : Montreal Oct. 1970 de Tim Brady : un premier opéra sur la Crise d’Octobre 70
Par Frédéric Cardin
Critique d'album folk/americana/Chanson francophone/Chansonnier 2024
Madame Autruche – Sm58 (prochaine chance la meilleure fois)
Par Varun Swarup
Critique d'album americana/pop
Taylor Swift – The Tortured Poet Department: The Anthology
Par Alain Brunet
Critique de concert classique/classique occidental
Le niveau supérieur de l’Orchestre de Philadelphie
Par Alain Brunet
Critique de concert classique/période moderne
L’OSL et Naomi Woo : un parcours énergique au Nouveau Monde
Par Alexandre Villemaire
Critique d'album classique/classique occidental/trad québécois 2024
Karina Gauvin – Marie Hubert : Fille du Roy
Par Frédéric Cardin
Interview classique/classique occidental
Constantinople | Kiya Tabassian nous parle de Dimitrie Cantemir
Par Michel Labrecque
Interview
P’tit Belliveau parle de son nouvel album, des grenouilles et des impôts
Par Stephan Boissonneault
Interview classique occidental/classique
SMCQ | Comment vivre différentes temporalités? Sandeep Bhagwati propose une vaste métaphore
Par Alain Brunet
Interview Afrique/traditionnel
Oumou Sangaré | La superdiva du Wassoulou chante Timbuktu à MTL
Par Alain Brunet
Interview électronique/pop
Totalement Sublime| Totalement Immersif | L’univers ambient d’Albédo et Parhélie à la SAT
Par Jacob Langlois-Pelletier
Interview rock/électronique/Experimental/pop
À la table d’Annie-Claude Deschênes : entre ustensiles et expérimentation sonore
Par Louise Jaunet
Critique de concert
Université de Montréal | L’au revoir grandiose de Jean-François Rivest
Par Elena Mandolini
Interview classique/classique occidental/jazz
OSL | Naomi Woo | Musique du Nouveau Monde
Par Alexandre Villemaire
Critique d'album folk/americana/Chanson francophone/rock 2024
Jeannot Bournival – Confiture Printemps Comète Moustache Molle
Par Michel Labrecque
Critique d'album classique/jazz 2024
Nadia Labrie – Flûte passion – Claude Bolling : Suite for Flute and Jazz Piano Trio
Par Frédéric Cardin
Critique d'album classique occidental/classique 2024
David Jalbert – Prokofiev : Piano Sonatas vol. II
Par Frédéric Cardin
Interview électronique/pop/rock/jazz