La saxophoniste Allison Burik est native de Kansas City, mais enrichit la vie musicale montréalaise depuis plusieurs années déjà. Celle qui joue également de la flûte, de la clarinette basse, de la guitare en plus de chanter est connue aussi pour sa participation au collectif Bellbird et au duo Umbrella Pine, en plus d’être une collaboratrice régulière dans les projets de Mali Obomsawin.
Psst : lisez également ma critique de l’album Root in Tandem de Bellbird
J’ai un sérieux coup de cœur pour cet album qui floute les limites entre le folk ambiant, le post-minimalisme et l’avant-garde. Realm est un album solo ‘’en duo ou plus’’, grâce à la magie du multitracking et la polyvalence instrumentale de l’artiste. Burik y réalise des tours de force expressifs fascinants, où l’avant-gardisme grinçant agit comme une épice utilisée occasionnellement pour relever un propos général évocateur et cinématographique.
L’artiste est allé se plonger dans la nature islandaise pour stimuler sa créativité. Lorsqu’elle chante, on est en effet rappelé à un certain panorama indie de ce pays : Sigur Ros, mum, mais plus folk, plus roots, malgré les ambiances planantes électros qui accompagnent le chant et les notes calmes et soutenues des différents instruments utilisés.
Parfois, ça devient plus inquiétant, comme dans Birka 581, ou l’artiste chante tout en soufflant dans sa clarinette basse. L’effet est vaguement semblable à celui des chanteuses de gorge inuites, mais plus minéral, presque chtonique! Fabuleux. Mais ce genre de moment demeure minoritaire, le reste du programme étant remarquablement accessible (à condition de vouloir explorer un peu plus loin que le Swiftisme…..). Écoutez Fragment 94, As the Norns Weave et Be the Dragon et vous aurez une parfaite idée de l’étendue des affects de cet excellent album.