Pour celles et ceux ayant loupé ses trois albums précédents, sachez que Toronto a aussi son Michael Kiwanuka, soit un chanteur folk à la voix cendrée et incarnée, dont le propos viscéral est ancré dans ses traditions afro-descendantes. AHI (prononcez eye) vient de lancer The Light Behind the Sun, un album afro-folk-pop bellement mâtiné de soul, musiques afro-caribéennes ou même country-folk. Tout est fondé sur le grain de la voix et l’accompagnement à la guitare acoustique, le tout enrobé d’arrangements subtils, relativement discrets. Il y est question de parcours autobiographique, de croissance personnelle, de liens communautaires à solidifier, de dignité, d’authenticité, d’étrangeté, d’origines. Pour chanter ses récits mis en rimes, AHI sait visiblement ce qu’est une accroche mélodique, une poussée d’intensité, une déclaration incendiaire, une progression harmonique familière à quiconque vit dans une grande ville de l’Occident (forcément multiculturelle), une voix qui frappe fort et qui vibre fort à travers ses variations. AHI sait aussi s’inviter dans notre intimité et nous y servir un succulent comfort food. Véritable hitmaker pour adultes matures et consentants, il a devant lui un immense marché à conquérir.
