improvisation libre / jazz contemporain

Trois duos gracieuseté des Banlieues bleues

par Michel Rondeau

Le festival Banlieues bleues offre gratuitement en webdiffusion trois concerts jumelant des musiciens aguerris à l’improvisation libre.

Jusqu’au 18 décembre, le festival Banlieues bleues (de la Seine-Saint-Denis en banlieue parisienne) offre gratuitement en webdiffusion trois concerts présentés fin novembre sous le thème The Bridge : les amis américains, avec trois duos jumelant des musiciens aguerris à l’improvisation libre.

Le premier, d’une durée de quelque 26 minutes, met en vedette la contrebassiste chevronnée Joëlle Léandre et le contrebassiste, lui aussi français, Bernard Santacruz.

https://youtu.be/-KzFGQJKnLw

Le second, d’une durée de 35 minutes, apparie le MC et producteur hip-hop new-yorkais Mike Ladd et le Français Mathieu Sourisseau, à la guitare.

https://youtu.be/kg-IQxu9Pk4

Le troisième, d’une durée de 57 min 30, réunit le pianiste Benoît Delbecq et la chanteuse virtuose Claudia Solal, tandem qui a d’ailleurs fait paraître plus tôt cette année un album fort réussi, Hopetown, sous étiquette Rogueart.

https://youtu.be/b-gCNbP9JZc

Bon visionnement !

avant-rock / électronique

Battles : «Sugar Foot»

par Rupert Bottenberg

La folie animée anti-COVID du vidéoclip de Sugar Foot, de Battles, est, pourrait-on dire, transformatrice.

Le groupe new-yorkais (aujourd’hui un duo) qui a rendu le math-rock sexy est de retour avec un clip pour Sugar Foot, tiré de son album de 2019 Juice B Crypts. La pièce est particulièrement bizarre, avec la voix d’alto-ténor caractéristique de l’icône du rock prog Jon Anderson, de Yes, et la contribution des électrochamanes taïwanais Prairie WWWW. Conçu par l’équipe d’animation japonaise AC-bu, collaborateurs au serie d’animation satirique et notoirement étrange Pop Team Epic, le clip montre un grand festival de robots spatiaux qui vise à venger tous les concerts et festivals annulés par la COVID-19 durant  l’année.

minimaliste / musique contemporaine

Angèle David-Guillou : «A Question of Angles»

par Rupert Bottenberg

La synchronicité entre les nouvelles œuvres d’Angèle David-Guillou et les chorégraphies classiques de Maurice Béjart est épatante.

Pour souligner la parution de son nouvel album A Question of Angles, la compositrice Angèle David-Guillou a bricolé des vidéos pour les deux premiers titres. Toutes deux empruntent des séquences du ballet Le Sacre du Printemps monté en 1971 par le célèbre chorégraphe Maurice Béjart. L’envoûtante pièce-titre, ci-dessous, met à profit un passage entièrement féminin du ballet, tandis que la féroce Valley of Detachment accompagne son pendant masculin. La synchronicité entre les nouvelles œuvres d’Angèle David-Guillou et les chorégraphies classiques de Maurice Béjart est épatante.

indie pop / J-pop / poésie / pop-punk

Haru Nemuri : performance du Midem 2020

par Rupert Bottenberg

La poétesse punk de la J-pop, Haru Nemuri, se livre à fond à l’occasion de l’édition virtuelle du salon français de la musique.

Le MIDEM (Marché international du disque et de l’édition musicale), salon annuel de la musique en France, est passé en juin dernier en mode virtuel pour son édition 2020, comme la plupart des festivals de musique et autres événements de l’industrie. La Japonaise Haru Nemuri faisait partie des artistes qui y participaient cette année, et voilà qu’elle diffuse maintenant sa performance de 15 minutes préparée pour l’occasion, mêlant la J-pop, le skate-punk, l’électro dramatique et la poésie passionnée de son récent album Lovetheism. Élaborés dans la solitude, les paroles et la musique de Nemuri constituent un vibrant appel à l’empathie et à la connexion. La voir se livrer comme elle le fait, seule devant les caméras, avec un pied de micro pour tout accessoire, est particulièrement poignant.  

rock alternatif

Digawolf : «High Arctic»

par Rupert Bottenberg

La partie est engagée pour Digawolf, rocker électro-blues de Yellowknife, dans le vidéoclip de la chanson-titre de son nouvel album.

Rocker électro-blues (et caricaturiste !), Digawolf est né et a grandi dans le village de Behchoko, capitale de la Première Nation Tlicho dans les Territoires du Nord-Ouest, et travaille aujourd’hui à Yellowknife. Son environnement a beau être glacial, ses chansons, d’une beauté crue, ont quelque chose de brûlant et un esprit malicieux. Elles s’inspirent souvent de la sagesse que son père lui a transmise, mais apparemment la discrétion n’en faisait pas partie. 

High Arctic est la chanson-titre du cinquième album de Digawolf, qui fait suite à Yellowknife, finaliste aux prix Juno. Le clip montre Digawolf, le batteur David Dowe et le guitariste Greg Nasogaluak en route pour un concert lorsqu’on leur propose de jouer un match de hockey de rue. Ils se disent que grâce à leur gabarit et aux bons vieux règlements, ce match est dans la poche. Tel est pris qui croyait prendre…

ambient

Brian Eno : «Decline and Fall»

par Michel Rondeau

Une vidéo pour mousser la sortie d’un album des meilleures musiques de film de Brian Eno

Dans la foulée de la parution de son prochain album – une anthologie de ses meilleures bandes sonores pour le cinéma – prévue vendredi, Brian Eno rend publique un premier extrait, celui pour la vidéo de Decline and Fall, tournée au Brésil par le réalisateur Henrique Goldman. 

La musique de Decline and Fall a d’abord fait partie de la bande-son du film O Nome da Morte, réalisé par Henrique Goldman en 2017, aussi retrouve-t-on certaines images de ce long métrage dans la vidéo, laquelle prend la forme d’une méditation sur le combat entre l’Homme et la Nature, l’eau et le feu, la fiction et la science, la naissance et la mort, nous faisant prendre conscience de la fragilité de l’équilibre naturel sérieusement compromis par notre civilisation et ses excès.  

On y retrouve entre autres images saisissantes, celle du phénomène météo, d’une échelle colossale, selon lequel les arbres de la forêt pluviale amazonienne pulvérisent continuellement des milliards de gallons d’eau dans l’atmosphère terrestre. 

Brésilien de naissance mais aujourd’hui installé à Londres, Goldman roule sa bosse dans le milieu du cinéma depuis une vingtaine d’années et son travail lui a valu de nombreuses récompenses. 

rock psychédélique / synth-pop

Arriola : « Par mes paupières »

par Alain Brunet

S’amuse-t-on vraiment au parc d’amusement ? Arriola tente une réponse : Par mes paupières

L’auteur-compositeur-interprète et docteur en philosophie Arriola est l’un des artistes émergents parmi les plus intéressants de la chanson francophone d’Amérique… mais demeure relativement confidentiel depuis ses débuts professionnels il y a quelques années. Il propose ici un clip apparemment forain puisque tourné dans un parc d’attractions. L’idée était de servir la chanson Par mes paupières, évoquant un combat mené quelque part au fond de soi… là où il faut déloger l’adversaire. Pour cette chanson au croisement du rock psychédélique et de la synth pop, Arriola s’est entouré de l’ingénieur de son Pascal Shefteshy (Ariane Moffatt, Alex Nevsky, Alfa Rococo, Coeur de pirate, Peter Peter) qui a mixé l’album et,au matriçage, Matt Colton, de Londres, qui a aussi matricé les albums de Coldplay, Peter Gabriel, James Blake, Muse et plusieurs autres. Rien de moins.

Afrique / hip-hop / musique traditionnelle ouest-africaine / roots reggae

Nuits d’Afrique de Montréal : Dakka Dembélé et Nomadic Massive

par Rédaction PAN M 360

Embarquement ce jeudi à 20 h : cinquième et dernier voyage en musique pour la série En direct des Nuits d’Afrique de Montréal !

Groupe phare du hip-hop montréalais, Nomadic Massive commencera les festivités. Le groupe montréalais, qui s’exprime en anglais, français, créole, espagnol et arabe a fêté son 15e anniversaire l’an dernier et a sorti l’album Times. Ce collectif, né d’un tourbillon d’influences et d’idées, résume à merveille l’âme de la métropole : croisement des cultures, mélange des langues, fusion des couleurs et des musiques. Une force explosive !

Le reggaeman ivoirien Dakka Dembélé donnera ce soir le concert de lancement de son premier album, Petit bateau, sur lequel il aborde entre autres sujets l’immigration clandestine. Il interpelle la jeunesse africaine afin qu’elle refuse de monter dans des embarcations de fortune au péril de sa vie. Il présentera son reggae aux sonorités ouest-africaines et aux influences métissées qui s’inscrit dans la tradition du reggae francophone et mandingue. Il interprétera donc l’entièreté de l’album, en plus de trois compositions de son répertoire. Croisière engagée sous le soleil à prévoir !

darkwave / pop noire / synth-pop

Black Nail Cabaret : «My Casual God»

par Geneviève Gendreau

L’excellent duo de pop noir hongrois Black Nail Cabaret nous offre un clip pastoral pour la pièce My Casual God tirée de son plus récent disque, Gods Verging On Sanity, sorti en mai dernier.

Comme à l’habitude, on est charmé par le mélange de voix puissante et feutrée de la chanteuse Emese Árvai-Illés ainsi que par la musique sombre de Krisztián Árvai. Or, cette fois, c’est du côté de l’esthétisme que le groupe nous surprend. Le duo nous a habitués à des vidéos flamboyantes, faites d’histoires disjonctées et de costumes excentriques. Avec My Casual God, on retrouve plutôt une sobriété rurale, en noir et blanc, contrastant avec tout ce qu’il a produit visuellement auparavant. 

Le charme opère une fois de plus, ici en version champêtre, néanmoins empreinte de gravité.

électro-punk / hip-hop

Sleaford Mods : «Mork n Mindy»

par Patrick Baillargeon

Mork n Mindy, c’est le son du chauffage central et le reste des odeurs du dîner du dimanche dans une maison d’un quartier résidentiel en 1982.

Le tandem Sleaford Mods vient d’annoncer la sortie de son 6e album studio intitulé Spare Ribs. Le nouveau simple, Mork n Mindy, avec Billy Nomates, vient souligner cette annonce, bonifiée d’un tout nouveau clip. La vidéo officielle, qui a été réalisée par Ben Wheatley (dont la dernière réalisation, Rebecca, est actuellement diffusée sur Netflix et met en scène Jason Williamson des Mods), a été filmée à Nottingham dans une réplique de la maison où Jason a grandi. Selon le duo, « Mork n Mindy est le son du chauffage central et le reste des odeurs du dîner du dimanche dans une maison d’un quartier résidentiel en 1982. Du béton, des garages poussiéreux, de la nicotine, où la beauté existe surtout dans les petites fissures de la carapace de votre imagination ». Spare Ribs, disque sur lequel on retrouvera aussi la sulfureuse Amy Taylor d’Amyl and the Sniffers, paraîtra le 15 janvier 2021 sous étiquette Rough Trade.

gospel / soul

The Staple Singers : «Respect Yourself»

par Rupert Bottenberg

Un vidéoclip d’animation simple mais efficace pour Respect Yourself, énorme succès, musclé et politiquement chargé, de la famille par excellence de la soul gospel en 1971.

À leur apogée au tournant des années 70, Roebuck « Pops » Staples et ses enfants, dont la formidable Mavis, étaient la famille par excellence de la soul gospel; celle-ci avait fait descendre dans la rue sa puissante musique religieuse. Go With Me: The Stax Collection, qui présente son œuvre discographique sur sept CD, paraîtra le 13 novembre sous étiquette Craft Recordings. En attendant (et juste avant les élections présidentielles américaines), le label vient de rendre public un vidéoclip d’animation simple mais efficace de Respect Yourself, énorme succès, musclé et politiquement chargé de 1971. Juxtaposant des images et des slogans de manifestations d’hier et d’aujourd’hui, ce clip montre que bien qu’ils soient nécessaires, certains changements sociaux se font hélas toujours attendre, mais que la soul music socialement responsable du label Stax n’a rien perdu de sa vigueur.

disco / électronique / pop / techno

Mirwais – «2016 : My Generation»

par Yohann Goyat

Mirwais revient avec un vidéo-clip au cours duquel tous les codes de la culture pop se heurtent à 100 km/h.

Vingt ans après son album emblématique Production, l’artiste français Mirwais revient enfin. C’est avec le titre 2016 : My Generation qu’il introduit son prochain album, The Retrofuture, lequel verra le jour début 2021. L’artiste a collaboré avec Ludovic Houplain (alias H5) pour la production et la réalisation de ce court métrage futuriste passionnant de dix minutes dont il a tiré parti pour son vidéo-clip. Tous deux ont d’ailleurs présenté ce dernier dans plusieurs festivals et y ont remporté divers prix. Il s’agit là d’un voyage dans le temps à l’envers, au cours duquel tous les codes de la culture pop se heurtent à 100 km/h : le sexe, l’internet, la politique, l’art, le sport, la bourse, le porno, un discours d’Hitler et un autre de Trump… Ce sont les six dernières minutes qui ont servi à Mirwais pour illustrer son titre, 2016 – My Generation, dont la sortie est prévue durant les prochaines élections américaines.

Voici le trailer de 2016 : My Generation.

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