Tunic : force bruyante de la nature… punk

Entrevue réalisée par Max Seaton
Genres et styles : noise-rock / post-punk

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Connu pour sa propre marque de sonorités anguleuses et caustiques, Tunic, champion du noise punk de Winnipeg, est de retour aujourd’hui avec son troisième album complet, Wrong Dream, via Artoffact Records. Après avoir sorti deux albums en 2021, Quitter et Exhaling (ce dernier étant une compilation d’EPs et de singles), le trio a été en mesure de plonger au plus profond de lui-même pour y déterrer un éventail de sons frais et de charpentes inédites.

Le nouvel album, Wrong Dream, n’a rien de prémâché. Bien au contraire, il est tellement complet et complexe qu’on pourrait croire qu’on va s’étouffer à son écoute. Cet album ambitieux montre que ses artisans peuvent transmettre des émotions profondes tout en demeurant toujours aussi heavy. Pour PAN M 360, j’ai eu le plaisir de m’entretenir avec le chanteur-guitariste du groupe, David Schellenberg, au sujet de la création de chansons, des joies de la tournée et de l’intemporalité de la musique.

PAN M 360 : Comment la pandémie a-t-elle affecté le groupe ? Le fait que vous ayez dû arrêter de jouer en concert pendant un certain temps a-t-il modifié votre façon d’écrire des chansons ?

David Schellenberg : Oui, Tunic donnait environ 100 concerts par an avant la pandémie. Nous tournions beaucoup et cela constituait en grande partie ce que nous étions. En quelque sorte, nous étions des bêtes de route ! Et puis un peu fauchés à cause de la cessation de nos activités de tournée. Donc, comme nous avions toujours une tournée à venir, nous écrivions aussi vite que possible et, cette fois, nous avons pu réfléchir aux arrangements ou être un peu plus conscients de comment nous voulions que le groupe sonne. En fait, j’ai écrit seul une grande partie de cet album, dans ma cave. Je n’avais jamais eu de logiciel d’enregistrement auparavant, ce que j’ai découvert pendant la pandémie et ce qui nous a permis de découvrir une toute nouvelle façon de travailler ensemble.

PAN M 360 : Avez-vous l’habitude d’écrire tous les trois ensemble ?

David Schellenberg : En général, j’apporte un ou deux riffs, et nous partons de là pour voir où la musique nous mène, si vous voulez. Alors que cette fois-ci, je fournissais environ 60 % d’idées que nous avons ensuite développées. Je pense donc que cela ressemble de plus en plus à ce que ferait un groupe traditionnel. J’avais déjà des chansons, à la manière d’un auteur-compositeur-interprète, mais je ne me qualifierais pas ainsi !

PAN M 360 : Votre nouvel album, Wrong Dream, semble contenir des chansons plus longues et légèrement moins abrasives sur le plan sonore. Organique ou intentionnel ?

David Schellenberg : Assez naturel. Honnêtement, les deux albums avan précédé Wrong Dream ont été réalisés avec mon ami Jace Lasek au studio Breakglass à Montréal. Et je voulais juste que ça sonne comme (le groupe) Converge, aussi rempli et lourd que possible. Et nous avons fait un très bon travail en ce sens. Ensuite, quand nous avons travaillé sur Wrong Dream, nous avions des arrangements plus réfléchis et nous voulions peut-être une production plus réfléchie. C’est une décision que nous avons prise pour montrer que nous ne sommes pas un groupe unidimensionnel. Il était donc temps de montrer que nous pouvions toujours être ce groupe lourd et abrasif, tout en occupant un espace différent.

PAN M 360 : Préférez-vous généralement être en studio ou jouer sur scène ?

David Schellenberg : Cela a changé pour moi récemment. J’ai toujours détesté le studio parce que j’ai toujours joué dans un groupe avec des musiciens qui étaient bien meilleurs que moi, alors quand je devais enregistrer une partie, j’étais très nerveux et très anxieux. Et j’adore les tournées parce que c’est juste un moment, et puis c’est fini. Et si vous foirez, qui s’en soucie ? Mais maintenant, je suis vraiment tombée amoureux du studio et de la création de ces œuvres d’art qui vivent pour toujours, parce que, vous savez, nous répétons, nous écrivons et nous faisons cet art pour qu’il puisse être un projet achevé, en quelque sorte cette chose qui reste pour toujours.

PAN M 360 : Vous semblez consacrer beaucoup d’efforts et d’attention à l’aspect visuel du groupe, comme les vidéos musicales, par exemple. En général, est-ce vous qui proposez les concepts ou laissez-vous les artistes qui collaborent avec vous prendre les devants ?

David Schellenberg : Oui, beaucoup de ces concepts pour les anciens morceaux, comme Disappointment, Boss et les vidéos d’Exhaling, comme Fade Out et tous ces trucs, c’est juste répondre à la question: « Comment peut-on faire un clip pour 100 ou 200 dollars ? » La vidéo The Whispering est le fruit de mes idées, aidées à 80 % par Jen et Adam, qui ont travaillé sur cette vidéo avec nous. La vidéo de My Body, My Blood que Torin Langen a réalisée, il l’a juste reprise et s’en est servi. C’est tout lui, je ne peux pas m’en attribuer le mérite ! Et c’est la vidéo que j’ai préférée , pour moi la meilleure qu’il ait jamais faite, que nous ayons jamais faite. Ainsi, tous les films mettant en scène de vraies personnes sont de moi, et tous les films d’animation ou à plus gros budget sont le travail d’autres personnes.

PAN M 360 : Vous partez en tournée aux Etats-Unis et au Canada en mai. Y a-t-il des groupes avec lesquels vous avez hâte de jouer, ou des endroits où vous avez hâte de retourner ou de jouer pour la première fois ?

David Schellenberg : Oui, bien sûr. J’adore jouer à Minneapolis. Minneapolis a toujours été une ville géniale pour nous. Je considère vraiment que c’est la première maison de Tunic, nous avons joué devant plus de gens à Minneapolis qu’à Winnipeg, ce qui est amusant. J’adore aller à Montréal parce que j’aime Turbo Haus, j’aime Sergio et la piste de danse ! Je travaille aussi à temps partiel à distance pour Constellation Records, donc c’est toujours sympa d’aller au bureau et de voir mes collègues. Et nous n’avons jamais joué à Nashville, donc c’est la première fois que nous allons le faire sur cette tournée et ça va être cool ! C’est peut-être une mauvaise opinion, mais j’aime bien le côté ringard de Las Vegas, alors je pense que j’aimerai bien le côté ringard de Nashville.

PAN M 360 : Peut-être acheter une paire de bottes de cow-boy ou quelque chose comme ça ?

David Schellenberg : Honnêtement, quand nous sommes allés à Austin, l’un des endroits où Tomas, notre bassiste, n’était jamais allé, il a acheté un chapeau, une boucle de ceinture et une grande chemise à l’effigie du drapeau texan. Je sais donc qu’il achètera certainement d’autres bidules à Nashville !

Tunic joue à Turbo Haus 10e anniversaire, le 13 mai avec Kennedy, Offset, Whoredrobe, Pnomo BILLETS ICI

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