Rendez-vous chez Bkay: Midi Pile

Entrevue réalisée par Jacob Langlois-Pelletier
Genres et styles : boom bap / hip-hop / rap keb

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Membre de LaF, Justin Boisclair, plus connu sous le pseudonyme Bkay, sort aujourd’hui Midi Pile, son premier projet solo.

Il y a près de dix ans, le rappeur faisait ses premiers pas dans le monde de la musique. En 2016, son aventure commençait au sein de LaF. En 2022, le jeune groupe a récolté les éloges, désormais membre à part entière de la famille rap keb. Ce qui permet à ses membres éminents de mener des projet en solo… et nous voilà à ce rendez-vous fixé à Midi Pile.

Bkay y transforme en musique et en rap le cheminement personnel effectué depuis le début de la pandémie. Sur la pochette, il illustre sa vision de l’humain, créature complexe et polymorphe. 

Entièrement produit par Bnjmn.lloyd, l’EP comporte sept titres où se mélangent boom-bap et alternatif. Les productions du beatmaker nous transportent au cœur des crises existentielles et de la gratitude vécues par l’artiste. 

Avec son single Post-mortem sorti en février dernier, Bkay a donné le ton pour un projet qui explore des sonorités musicales inédites dans le rap keb. En lui accordant une place en tant qu’artiste solo, le puissant label  7ième Ciel lui réitère sa confiance.

Tout au long de l’EP, une véritable symbiose s’installe entre la voix de Bkay et les beats qui la portent. Le natif de Montréal compte sur les collaborations de deux membres de LaF, soit Jamaz et Mantisse. Le collectif se produit d’ailleurs le 25 mars prochain au Club Soda. 

«Il y aura un peu de tout au spectacle et certaines de mes chansons solos », indique l’interviewé de PAN M 360, avant de nous causer de Midi Pile et de ce qui l’y a conduit.

PAN M 360 – Pourquoi as-tu choisi Bkay pour nom d’artiste ?

BKAY : Quand j’étais plus jeune, mes amis me surnommaient Bkay. Bkay c’est un jeu de mots avec mon nom de famille et le restaurant Burger King où je travaillais alors. À la base, ce n’était pas mon nom d’artiste. Or, même aujourd’hui, mes amis m’appellent comme ça. Ainsi, j’ai décidé de l’utiliser pour ma carrière musicale.

PAN M 360 – Depuis quand envisages-tu une carrière en solo?

BKAY : Dans les cinq dernières années, j’étais vraiment investi dans les projets de notre groupe. C’est la pandémie qui m’a poussé à créer en solo. Seul à la maison, j’avais plus de temps et je ne pouvais pas nécessairement voir les gars de LaF. Il y a ce facteur-là, mais il y a aussi que la pandémie m’a amené à me développer sur le plan personnel. J’ai vécu plusieurs phases de questionnements qui m’ont mené à créer en solo. 

PAN M 360 – Qu’est-ce que ça change d’être en solo plutôt qu’en groupe?

BKAY : Créer de la musique seul c’est un plus gros défi qu’en groupe. Quand on fait de la musique en tant que LaF, on n’a pas le choix de s’en tenir à un rôle. Chaque membre finit par faire une partie des chansons comme un refrain ou un couplet. En solo, c’est vraiment une énorme tâche de remplir une chanson au complet. Sur le plan personnel, c’est quelque chose d’ardu. Par contre, c’est ça qui te rend plus fort et qui te permet d’être plus aguerri quand tu reviens créer en groupe. 

PAN M 360 – Comment est né Midi Pile?

BKAY : Pendant un an, j’ai cumulé plusieurs chansons originales et certaines d’entre elles ressortaient du lot. J’avais le désir de sortir des chansons. Une des premières chansons que j’ai écrites, c’est la deuxième partie du titre Manège-Film. Avec cette chanson-là, j’avais vraiment l’impression d’avoir quelque chose de solide entre les mains. J’ai décidé de pousser encore plus dans cette direction. Au fur et à mesure de sa création, le projet a pris de multiples formes et s’est progressivement solidifié. 

PAN M 360 – Quelle histoire ton EP raconte-t-il?

BKAY :  Tout l’EP s’est fait en parallèle à plusieurs moments de grandes réalisations dans ma vie. Mon but dans le projet, c’est d’être le plus honnête et le plus senti possible. Ça parle de mon cheminement personnel en tant qu’humain. J’ai créé ce projet pour moi, pour les gens que j’aime et pour le bien que ça m’apporte de faire de la musique. Ça serait un véritable honneur que des auditeurs se reconnaissent dans mes chansons et qu’ils se sentent compris. 

PAN M 360 – Quelle est l’importance du titre Manège-Film dans l’EP?

BKAY : C’est un titre qui se divise en deux parties. La partie Film est un peu cachée vers la deuxième version du morceau. Pour moi, c’est l’élément déclencheur du projet. Quand tu es rendu à ce moment précis de l’écoute, tu es au cœur de ce que j’ai créé. L’émotion que j’exprime est crue et représente beaucoup pour moi.  

PAN M 360 – Comment t’es venu l’idée de Flore?

BKAY : À la base, Flore était censée prendre vie sur une production totalement différente. Bnjmn.lloyd a travaillé sur la chanson et l’a complètement transformé. C’est une chanson qui est très instinctive et elle démontre mon état d’esprit au moment de l’écriture. La première partie est très anxiogène. Ça met en lumière un moment où je suis mal. Le refrain nous transporte dans un couplet plus calme. Dans la deuxième partie, je veux faire ressortir une certaine gratitude de la vie et le désir de vivre simplement. 

PAN M 360 – Quel morceau t’a posé le plus de problèmes ?

BKAY : À peine deux semaines avant la remise de mon projet, j’ai rajouté Pom au projet. Je voulais absolument la rajouter pour avoir une chanson plus instinctive et moins digérée que les autres. Je venais tout juste de la créer et de l’enregistrer. Dans ma tête, j’avais juste besoin de l’envoyer à BJmn LLoy pour la mixer et le tour était joué. Par contre, ça ne s’est pas déroulé aussi facilement que prévu et la chanson a été un véritable casse-tête pour lui. Je lui ai mis un véritable problème entre les mains à la dernière minute. Après l’avoir terminé, c’était vraiment un de mes coups de cœur.

PAN M 360 – Qu’est-ce que ça représente pour toi que tes collègues Jamaz et Mantisse acceptent de participer à ton premier projet solo? 

BKAY : Sincèrement, c’est un honneur. Ces personnes-là ne sont pas seulement des partenaires de musique, ce sont de véritables amis. Ils font tous deux partie de mon évolution en tant qu’artiste et humain. C’était vraiment touchant de créer avec eux pour mon projet solo. Je suis énormément reconnaissant qu’ils aient accepté de participer à mon délire. On a enregistré de multiples morceaux ensemble. On a bûché pour trouver le meilleur résultat possible.

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