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Élève de Dang Thai Son, grand pianiste d’origine vietnamienne et professeur d’exceptionau département de musique de l’Université de Montréal, la jeune Sophia Shuya Liu serait le prochain prodige local à faire le saut sur la scène internationale. Des agents du monde entier intéressés par son potentiel supravirtuoso, c’est dire que ses admirateurs ne tarderont pas à se multiplier exponentiellement sur l’entière planète classique.
Née à Shanghai en 2008, Sophia Shuya Liu a vécu au Japon avec sa famille, puis s’est installée à Montréal où elle a étudié le piano avec Dang Thai Son dès l’âge de 9 ans.
De nombreux prix ont suivi jusqu’à aujourd’hui (elle a actuellement 16 ans) : les premiers prix du Kobe Art Center Piano Competition (Japon), du Hangzhou Competition (Chine), du 18ème Ettlingen International Piano Competition (Allemagne), du Hartford International Chopin Competition et du Philadelphia International Chopin Competition (tous deux aux Etats-Unis).En 2023, elle remporte la Thomas & Evon Cooper Competition for young solists (aux États-Unis), ce qui lui vaut de se produire avec le Cleveland Orchestra et David Robertson, puis le deuxième prix du premier concours international de piano Arturo Benedetti Michelangeli à Brescia, en Italie, avec plusieurs prix spéciaux, dont le prix du public.
Depuis, Sophia Shuya Liu s’est produite sur des scènes prestigieuses en Amérique, en Asie et en Europe. Son premier CD est sorti récemment. En 2025, elle se produira aux festivals Chopin de Varsovie et de Duszniki, au Boston Summer Piano Festival, ainsi qu’au Festival international de la Roque d’Anthéron. Elle vient de faire ses débuts à Paris à la Fondation Louis Vuitton, ainsi qu’à La Folle Journée de Nantes, à Genève, au Festival Piano à Saint-Ursanne.
PAN M 360 : Les spécialistes parlent de vous avec grande admiration. Comment vivez-vous cette pression de l’excellence ?
Sophia Shuya Liu : Je suis très reconnaissante aux gens de m’admirer. Je pense que leur enthousiasme devient une source d’inspiration pour moi et me motive à toujours atteindre de nouveaux sommets.
PAN M 360 : Comment gérez-vous votre émergence ? Comment restez-vous zen dans tout ça ?
Sophia Shuya Liu : En général, je ne me préoccupe pas trop de ce qui se passe autour de moi, surtout dans le contexte de mes concerts. Je me concentre sur jouer et interpréter la musique du mieux que je peux.
PAN M 360 : Comment faites-vous pour vivre toutes ces étapes marquantes pour ce qui adviendra de votre carrière ?
Sophia Shuya Liu : Ces concours m’ont permis d’apprendre, de grandir et d’acquérir de nouvelles expériences. Je pense qu’ils ont été très bénéfiques, mais les prix des concours ne signifient finalement pas grand-chose.
PAN M 360 : Comment trouvez-vous le plaisir de jouer tout en relevant ces défis extraordinaires ?
Sophia Shuya Liu : J’aime la musique. En jouant, je transmets des messages par le biais de ce magnifique langage universel avec lequel les gens peuvent entrer en résonance. Jouer est toujours une grande joie pour moi, et c’est ce que je suis censé faire.
PAN M 360 : Avez-vous des modèles absolus en matière d’interprétation au piano ?
Sophia Shuya Liu : J’ai eu beaucoup de modèles et de musiciens différents que j’admire, et mes goûts changent constamment, si bien que je n’ai pas toujours de réponse définitive. Mais si je dois choisir un musicien en particulier, j’admire beaucoup mon professeur, Dang Thai Son.
PAN M 360 : Qu’est-ce qui, selon vous, vous distingue de vos pairs, même à votre jeune âge ?
Sophia Shuya Liu : Je pense que j’ai une technique très solide, grâce à d’excellents professeurs qui m’ont enseigné dès mon plus jeune âge, ce dont je suis toujours très reconnaissante. Ayant reçu une telle éducation, j’ai également été fascinée par la profondeur de la musique dès mon plus jeune âge.
PAN M 360 : Nous vivons une époque où des centaines de milliers de jeunes musiciens veulent laisser leur marque sur cette planète. Où voulez-vous vous trouver ? Qu’est-ce qui vous motive ?
Sophia Shuya Liu : Bien sûr, j’ai aussi le même désir : laisser une trace importante sur cette planète. Et je travaille constamment à la réalisation de cet objectif. J’essaie de développer mes propres interprétations ainsi que les techniques utilisées pour réaliser mes idées, mais je m’efforce de faire en sorte que ces légères différences soient approuvées et reconnues par les experts.
PAN M 360 : Comment voyez-vous vos multiples identités culturelles ?
Sophia Shuya Liu : Chaque culture a sa propre essence, et l’étude des différentes cultures est très bénéfique pour exprimer la musique à travers différentes perspectives.
PAN M 360 : Vous avez choisi de nous faire découvrir la musique de piano des grands compositeurs Tchaïkovski, Liszt et Chopin. Comment justifiez-vous votre choix ?
Sophia Shuya Liu : Tout d’abord, je suis toujours très touchée par la musique de ces compositeurs et j’admire profondément leur capacité à transmettre leurs messages à travers leur propre langage musical. Chaque fois que je joue leur musique, j’ai l’impression que mon esprit et mon âme sont purifiés. Leurs œuvres sont de précieux trésors de l’humanité. Mais bien sûr, j’apprends constamment de nouvelles musiques et je présenterai à l’avenir la musique de nombreux autres compositeurs fascinants.
PAN M 360 : Pouvez-vous nous parler brièvement de votre relation avec ces œuvres ?
Sophia Shuya Liu : Il est difficile d’expliquer mon association avec chacune de ces œuvres. Mais, en général, certaines de ces œuvres sont des transcriptions orchestrales ou d’opéra.
- La Suite de Casse-Noisette de Tchaïkovski est une transcription de ballet, et l’histoire de Casse-Noisette sert de contexte et d’arrière-plan importants. Dans la suite, de nombreuses pièces sont des danses, et chacune de leurs caractéristiques se démarque. Dans l’ensemble, il s’agit d’une pièce que de nombreuses personnes connaissent et qui est certainement l’une des préférées du public.
- Les Réminiscences de Norma de Liszt sont une transcription d’opéra. Les thèmes utilisés tout au long de la pièce sont tous très mélodiques et ont un caractère chantant. En même temps, l’œuvre est représentée par une orchestration grandiose. Bien entendu, l’œuvre raconte une histoire significative et est très narrative.
- Les Variations de Chopin sur « Là ci darem la mano » sont également une transcription d’opéra basée sur le « Don Giovanni » de Mozart. Chopin a utilisé ce duo populaire, chanté par Don Giovanni et Zerlina, comme thème de cette pièce. Le morceau comprend trois parties principales : l’introduction et le thème, les variations qui sont brillantes et attrayantes, et l' »Alla Polacca » (polonaise) qui est la variation finale et la coda. Cette dernière partie contient certains des éléments les plus enchanteurs de cette pièce. Il est important de rappeler que Chopin a écrit cette pièce alors qu’il n’avait que 17 ans !