Pascale Picard replonge dans la création

Entrevue réalisée par Marilyn Bouchard
Genres et styles : americana / country-blues / country-folk

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Six ans et une pandémie après avoir présenté son dernier album, Pascale Picard revient en force avec son nouvel album aux mélodies accrocheuses Bigger Kids, Bigger Problems,  sorti le vendredi 4 avril dernier. Sur celui-ci, on retrouve dix chansons qui arrivent à point pour le printemps, remplies de soleil et de vent sur le visage.  Country-folk, basse funky, tonalités plus blues par moments… un beau sentiment de liberté et d’auto-affirmation se dégage de l’œuvre. On y passe par l’espoir de maintenir l’émotion bien vivante, par l’envie de s’émanciper, le besoin de dénoncer et la grâce du laisser-aller. Alors que les extraits Jaded , Your Jacket et Bigger Kids, Bigger Problems  tournent déjà depuis quelques mois avec leurs clips respectifs par le duo féminin Agrume Agrume, on a fait le tour des collaborations, des inspirations et des projets à venir de Pascale, qui sort également son premier roman cette année – La note de passage.

PAN M 360: Tu viens de dévoiler le deuxième single à la douceur printanière Your Jacket après avoir lancé Jaded. C’est vraiment une chanson remplie de lumière! D’où t’est venue l’inspiration?

Pascale Picard: Je me suis donné le défi de composer une chanson d’amour heureuse, en n’ayant pas peur que ça soit kétaine. Souvent, mes premières ébauches de chansons, les premières idées sont très simple et « catchy », et puis je me mets à réfléchir, j’ajoute des nouvelles suites d’accords et souvent, ça finit par tuer la magie. Pour Your Jacket  , j’ai choisi de cultiver le côté léger et de rester tout le long sur les mêmes trois accords. Le texte parle de la naissance d’une relation entre deux personnes, quand on sent qu’il y a quelque chose mais qu’on y va encore à tâtons.

PAN M 360: L’album a été réalisé par ton complice et bassiste Alexandre Lapointe. Comment avez-vous trouvé ensemble l’identité de l’album? 

Pascale Picard: Alex et moi nous étions croisés à plusieurs reprises et nous avions plein d’amis en commun, mais nous nous connaissions peu avant de commencer à travailler sur l’album. Je lui ai fait entendre mes chansons en version guitare-voix et ensuite, on a écouté de la musique pendant 2 jours, et parlé des influences à donner à chacune d’elle.  

PAN M 360: Qu’avais-tu envie d’explorer et de partager cette fois, à travers ces dix nouvelles chansons? 

Pascale Picard: J’avais envie de parler des questionnements et des constats qu’on fait  à la mi-parcours, quand on a l l’impression d’avoir atteint la plupart de nos buts. Prendre un moment pour voir si on est heureux où on est et réaffirmer, ou pas, ce dont on a envie pour la suite.  

PAN M 360: Dirais-tu que les longues pauses/périodes d’incubation entre tes albums sont des périodes de décantation nécessaires à ton processus créatif?

Pascale Picard: Pour avoir envie de composer et écrire des chansons, j’ai besoin de sentir que j’ai vécu des expériences et que j’ai des choses à dire. 

PAN M 360: Généralement, composes-tu plus à partir de la musique ou de la voix?

Pascale Picard: Je pars presque toujours avec la mélodie de la voix. Elle peut aussi venir à la guitare, au piano, parfois juste dans ma tête sans instrument. Et la mélodie porte souvent une intention ou une émotion qui m’inspire le thème de la chanson et des paroles.

PAN M 360: Tu parles de la vie qui évolue et qui change, de la capacité à s’en détacher aussi, avec les chapitres qui se terminent et les pages qui se tournent. Dirais-tu que tu avais un besoin de laisser-aller dans cet album? De lâcher prise?

Pascal Picard: Probablement, oui. Je l’ai fait à mon rythme, parce que j’en avais envie, sans aucune pression.  J’ai eu du plaisir tout au long du processus, tout s’est fait naturellement et simplement et je crois que ça s’entend.

PAN M 360: Tu as travaillé avec Charline Clavier et Daphnée Pageau d’Agrume Agrume pour les vidéoclips de chacun des extraits, est-ce que ça a été un coup de cœur?

Pascale Picard: Toute une révélation pour moi! Je connaissais déjà un peu leur travail grâce aux réseaux sociaux, mais la collaboration a été super fluide, naturelle et humaine. C’est une belle gang de la ville de Québec et j’ai pas le choix de dire que j’ai souvent un a priori positif à travailler avec des femmes. Le milieu de la musique que j’ai connu il y a 20 ans était très masculin et les occasions de travailler avec des femmes étaient plus rares. Ça fait du bien de voir que ça change pour le mieux.

PAN M 360: Comment dirais-tu que ton rapport à la musique a évolué, à travers ta carrière?

Pascale Picard: La musique a toujours été un besoin et une passion pour moi. Au début de la vingtaine, elle est devenue le moyen de payer les factures et j’ai réalisé que c’était parfois plus difficile d’entretenir mon amour pour elle quand j’étais « obligée d’en faire ». J’ai plusieurs fois trouvé d’autres moyens pour payer les comptes, parce que je sais que quand je prends une pause, la musique finit toujours par revenir. 

PAN M 360: Tu ajoutes en 2025 une nouvelle corde à ton arc avec la parution de ton premier roman de fiction. Comment ce nouveau projet a-t-il pris vie? 

Pascale Picard: C’est né de l’envie de créer par un autre moyen que la composition de chansons. Pendant la pause imposée au début de la pandémie, je me suis imposé la discipline  d’écrire tous les jours de 9h à 16h pendant 1 mois, sans toutefois avoir d’objectif clair en tête. Au terme de cette période, j’avais en main un beau fouillis d’environs 35 000 mots : c’était le premier jet de mon roman. 

PAN M 360: Qui dit nouveau disque dit nouvelle tournée. As-tu hâte de fouler de nouveau les scènes québécoises, une pandémie et six année écoulées depuis  The Beauty We’ve Found ? 
Pascale Picard: Nous avons monté le spectacle il y a deux semaines avec la formation qui partira avec moi sur la route, et j’ai vraiment hâte d’aller à la rencontre du public aussi bien entourée. C’est le réalisateur de l’album, Alex Lapointe, qui assure la direction musicale du spectacle et qui jouera la basse. Marie-Pierre Bellefeuille (claviers et chœurs) qui joue avec moi depuis 2018, Kenton Mail (batterie) et Endrick Tremblay (guitare) complèteront le band. Aussi, Endrick assurera toutes les premières parties en nous faisant découvrir les chansons de son projet Endrick and The Sandwiches.

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