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Les sons de la montréalaise Laura Krieg pourraient très bien exister dans un club allemand mal éclairé, où les drogues sont fortes et la musique aussi. Elle décrit son son comme de la « pop brutaliste », une combinaison de post punk, de punk gothique et de rock synthétique. Ses chansons donnent froid dans le dos, un peu comme si vous étiez dans un film d’horreur où tout le monde danse sans savoir pourquoi. Sur scène, Laura se fixe dans les yeux du public, généralement vêtue d’une tenue qui la fait ressembler à un vampire moderne trop cool. On pourrait l’appeler la Siouxsie Sioux de Montréal. Nous nous sommes entretenus avec la jeune autrice-compositrice avant sa prestation au Taverne Tour VI.
PAN M 360 : La première fois que j’ai entendu parler de votre musique, quelqu’un a qualifié votre style de « rock vampire ». Que pensez-vous de cette classification ?
Laura Krieg : Ça ne me dérange pas, ça me fait un peu rire, mais en même temps c’est flatteur.
PAN M 360 : Je vois que vous classez votre son comme de la « pop brutaliste », ce que je comprends, mais d’où cela vient-il ? Qu’est-ce que ça signifie pour vous ?
Laura Krieg : C’était une manière de définir ma vision, de parler d’une rencontre entre pop et des sons plus industriels, plus « in-your-face », plus froids.
PAN M 360 : Est-ce que Laura Krieg est votre vrai nom ou est-ce que c’est plus un personnage pour la musique ?
Laura Krieg : Non, ce n’est pas mon vrai nom. C’est un peu un nom de « bataille », une sorte d’alter ego qui me permet de m’incarner autrement sur scène, et dans la musique.
PAN M 360 : Quel est votre processus d’écriture de chansons ? Vous jouez avec un synthé et vous mettez des paroles dessus ?
Laura Krieg : Ce n’est pas un processus identique pour chaque pièce. Des fois c’est les paroles qui viennent en premier, ou une seule phrase, d’autres fois c’est un rythme, et à partir de là les autres éléments viennent progressivement.
PAN M 360 : Êtes-vous une fan de Bauhaus ? Je retrouve beaucoup ce son en écoutant vos morceaux. Quels sont les autres artistes qui vous influencent?
Laura Krieg : Oui, bien sûr, j’aime beaucoup Bauhaus. Pour en nommer quelques-uns : Malaria, Solid Space, Einsturzende Neubaten, The Birthday Party, Saada Bonaire, Molly Nilsson, Paralisis Permanente.
PAN M 360 : Où trouvez-vous l’inspiration pour vos textes sombres, mais poignants ? Nous vivons dans un monde désordonné…
Laura Krieg : Je m’inspire beaucoup de la littérature, du cinéma, mais aussi de la dépression ambiante.
PAN M 360 : Comment trouvez-vous Montréal comme scène pour ce genre de musique ? Je suis sûr que vous vous épanouiriez dans un endroit comme Berlin ?
Laura Krieg : Je me sens chanceuse d’habiter à Montréal, je doute que j’aurais commencé à faire de la musique si je n’étais pas venue ici. Je trouve très inspirante la scène musicale underground et la communauté qui existe autour. Je sens beaucoup d’encouragement et de soutien. Peut-être qu’à Berlin ça serait différent, oui, je sais pas!
PAN M 360 : En quoi est-ce important de travailler avec Johnny Couteau pour vos chansons ? Sera-t-il également présent sur le prochain album?
Laura Krieg : Johnny Couteau m’aide beaucoup dans le processus de création, iel apporte toujours quelque chose qui amène les pièces ailleurs, son input est très important. Je jouais de la guitare électrique dans son band, et ça m’a beaucoup inspiré, alors j’ai commencé à faire de la musique dans mon projet solo.
PAN M 360 : Ce projet a-t-il démarré pendant la pandémie ou au moment où vous veniez de sortir votre premier album ?
Laura Krieg : Le projet je l’ai commencé en 2016-2017, mais j’ai sorti mon premier album, une cassette, en 2018.
PAN M 360 : Avez-vous des projets pour d’autres titres cette année ? Est-ce que ce sera sur le label Detriti Records ?
Laura Krieg : Oui, je travaille sur un nouvel album en ce moment.
PAN M 360 : S’accorde-t-il avec les sons de Vie Magique ?
Laura Krieg : Il y a une continuité avec Vie magique, mais ça va dans d’autres directions. Non, j’ai pas encore le nom!
PAN M 360 : Vous arrive-t-il d’improviser en jouant sur scène ou est-ce que vous vous en tenez plutôt à l’enregistrement ?
Laura Krieg : Sur certaines pièces il y a plus de place pour l’improvisation, surtout au niveau de la voix, mais sur d’autres tout reste assez similaire à l’enregistrement.
PAN M 360 : Pour quelqu’un qui n’a jamais entendu parler de vous et qui entre dans le spectacle du Taverne Tour, à quoi peut-il s’attendre ?
Laura Krieg : Un corps, une voix, quelques fausses notes, et 10g de « vampire rock ».