renseignements supplémentaires
Ça y est, la programmation de la saison prochaine à l’OSM est rendue publique. PAN M 360 était sur place lorsque les haut gradés de l’organisation ont dévoilé le contenu d’une programmation méticuleusement concoctée. En voici les principales citations!
Mélanie La Couture, cheffe de la direction de l’OSM : cap sur l’accessibilité
Mélanie : C’est la première saison que j’annonce en tant que chef de la direction, donc je suis particulièrement excitée aujourd’hui. Le mot d’ordre pour la saison qu’on annonce, c’est vraiment l’accessibilité. Moi, je voulais que l’accessibilité soit la plus grande possible aux concerts. On sait qu’on est dans une période difficile, moralement, économiquement, pour toute la population.
Donc, on veut que les gens puissent avoir accès à la musique. Donc, on a réduit les prix de plusieurs de nos billets. Ce qu’on a décidé de faire, c’est que 20 % de tous les billets dans la salle, à chaque concert, seront disponibles à 30 $. Et quand les gens vont acheter quatre billets, ils auront 25 % de rabais sur ce 30 $. Donc, c’est une accessibilité intéressante à tous.
Et pour les jeunes de 35 ans et moins, ce tarif de 30 $ est disponible pour 75 % des sièges dans la salle. Donc, les gens de 35 ans et moins vont pouvoir avoir accès à une grande partie de la salle pour venir participer au concert.
La dernière saison, j’ai commencé à développer des liens entre le public et les musiciens. J’essaie aussi de mettre en valeur les musiciens de façon individuelle. Je veux que les gens reconnaissent un musicien qu’ils croisent « Ah, ça c’est André, ça c’est Sébastien ». Je veux que les gens établissent aussi des liens avec les musiciens.
Donc, de plus en plus, vous allez voir ça. Vous le voyez dans la vidéo qu’on a faite, vous allez le voir aussi pendant la saison. Et dans la brochure. Les pages centrales de notre brochure, d’ailleurs, c’est la photo de tous les musiciens avec leurs noms pour que les gens puissent associer des noms aux visages qu’ils voient.
Rafael Payare, chef principal et directeur musical de l’OSM, et Marianne Perron, Directrice principale, Secteur artistique de l’OSM et : plus de deux ans de préparation
Marianne : Ça nous fait très très plaisir d’être avec vous aujourd’hui. Vous savez, concevoir, réaliser une une saison, c’est un travail de deux ans. Alors ce n’est pas sans fébrilité, mais surtout avec grand plaisir nous vous partageons ce qu’on a essayé de concocter pendant tous ces mois. Alors Rafael, quels sont les éléments que vous aviez en tête quand vous avez travaillé avec l’équipe à la construction de la saison?
Rafael : Je suis vraiment content de partager notre prochaine saison. Je dirais même que c’est plus de deux ans de préparation. On suit un chemin avec de petits détours ici et là. Comme toujours, on va commencer avec le concert d’ouverture, la Damnation de Faust, donc un concert dédié à Berlioz en version concert avec les solistes. Nous continuerons notre chemin avec Chostakovitch (7e symphonie Leningrad ) et Mahler(5e et 9e symphonies). Il y aura d’autres symphonies de Chostakovitch qu’on mettra plus tard au programme, on en parlera un autre moment.
Sur le programme d’immersion orchestrale
Marianne : Et d’ailleurs on aura notre programme d’immersion orchestrale. On a une quinzaine d’étudiants des meilleures écoles de Montréal qui viennent passer la semaine avec nous, qui se joignent aux musiciens de l’OSM, donc c’est vraiment une formation.
Rafael : Oui, et c’est bien, parce que c’est un programme qui a tellement d’importance pour les musiciens qui vont y venir. C’est très intensif et je suis vraiment content de poursuivre avec ce programme.
Sur les programmes que retient Rafael
Rafael : Aussi, on fera Les noces de Figaro et on continuera notre apprentissage de Mozart. On pourra voir qu’il y a un parcours avec l’orchestre… notamment sur ce qu’on peut faire avec la dramaturgie des œuvres. On l’a déjà fait avec Mendelssohn, qu’on parlait d’un petit mélange de théâtre, un effet de dramaturgie, d’éclairages, quelque chose de différent. Et on va finir avec le Wagner (Wagner et la légende de l’anneau) , parce que le son de cet orchestre avec Wagner, c’est incroyable.
Pour continuer notre chemin, il y a d’autres choses quand même, qu’on va continuer avec des compositeurs comme Richard Strauss avec Ainsi parlait Zarathoustra, et aussi, on peut parler en même temps de nos compositeurs canadiens, les créations mondiales à venir. Moi, je suis vraiment content d’avoir la chance de parcourir des compositions d’ici, dont celles de Denis Gougeon et Samy Moussa.
Il y aura aussi les autres chefs d’orchestre (Kent Nagano, Leonard Slatkin, Lucie Leguay, Jacques Lacombe, Anja Bihlmaier, Barbara Hannigan, Simone Young, Elim Chan, etc.) . Et je suis vraiment content parce que pour moi, c’est vraiment important de connaître et entendre les voix de notre temps. Petit à petit, je me plonge un petit peu plus dans les différentes voix canadiennes, québécoises et montréalaises pour savoir quelles sont les voix de l’heure à présenter.
Marianne : D’ailleurs, depuis vos débuts à l’OSM, Rafael, vous avez toujours fait une grande place aux familles musicales québécoise et canadienne, et vous avez incité des chefs invités à intégrer à leurs programmes des œuvres canadiennes, notamment une œuvre de Michael Colgrass dirigée par Leonard Slatkin et de Cassandra Miller avec Elim Chan.
Jimmy Lopez, compositeur péruvien en résidence
Rafael : On peut parler aussi de la nomination de Jimmy Lopez comme compositeur en résidence. Ses œuvres seront dirigées par un autre chef et par moi-même dans un programme incluant aussi une œuvre de Billy Childs pour saxophone et orchestre. On jouera des pièces déjà écrites et on prévoit une composition pour la saison suivante. Cette résidence se fait en partenariat avec l’Orchestre de San Diego.
Je suis vraiment, vraiment, vraiment content que Jimmy ait accepté d’être notre compositeur en résidence parce qu’il a une vaste palette, son parcours est très intéressant. Péruvien, il a résidé en Norvège et en Finlande, il vit en Californie. Et il connaît très, très bien la couleur de notre orchestre. Il ajoute beaucoup de couleurs et rythmes orchestraux.
Dans ses mélanges, il y a ce qu’on adore de la musique française, de l’impressionnisme, mais ce n’est qu’une facette, il a une voix très, très, très intéressante. La commande de l’OSM sera consacrée au papillon monarque, dont la boucle migratoire du Canada en Amérique centrale, nécessite six générations.
Et il y a comme le monde que c’est un peu compliqué à ce moment, c’est une belle manière de parler d’un thème comme l’immigration et les mutations des migrants en cours de route. Et c’est une belle manière de le faire et puisque j’adore ce que fait Jimmy.
Marianne : Concernant Jimmy Lopez, effectivement, on a déjà joué de lui une œuvre pour piano et orchestre, et puis, donc, l’année prochaine, l’oeuvre intitulée Aino sera dirigée par Thomas Netopil, et puis l’oeuvre que vous dirigez s’intitule Perù Negro et sera présentée dans un programme assez original qui comprend également Diaspora, concerto pour saxophone et orchestre de Billy Childs, ainsi que la Symphonie no 4 de Mahler.
Et Jimmy Lopez sera présent à Montréal à deux occasions pendant la saison, c’est très agréable de pouvoir échanger et d’avoir accès directement aux compositeurs, de voir un petit peu, ça nous permet de rentrer dans leur univers. C’est une résidence de deux ans, et un peu, c’est l’idée de prendre le temps de connaître quelqu’un, de découvrir son univers, et de pouvoir échanger.
Programmes éclatés et Temps des Fêtes
Marianne : Pour les apéros, on poursuit les concerts éclatés, donc un autre type de format, c’est-à-dire plutôt un petit peu plus tard en soirée, 20h30, un concert d’environ une heure, qui est suivi par une soirée festive, puis qui est vraiment conçue en fonction du programme précédent, donc on aura une soirée comme ça, notamment dirigée par Dina Gilbert, autour de l’Halloween, et puis Raphaël dirigera également ses concerts, de même que Barbara Hannigan. Donc, on est toujours dans le répertoire, on est également dans l’exploration, mais justement, c’est une façon de vivre la musique un peu différemment dans nos salles. Les concerts sont bien appréciés, on l’a vécu récemment, justement, avec Fantasia. Alors on poursuit aussi l’année prochaine, je dirais, une série de musiques de films et de jeux vidéo, avec ou sans projection, donc dans ce sens, on va célébrer les 25 ans du premier film de Harry Potter, donc avec des concerts sans projection, seulement la musique de films, et on sait à quel point c’est extraordinaire. Il y aura également 2001, l’Odyssée d’espace, donc pour nous, c’est important aussi d’aller présenter quelques grands classiques du répertoire cinématographique, donc 2001 en fait partie.
Pour le Temps des Fêtes, nous avons comme d’habitude deux programmes, un avec vous, Le Messie de Haendel avec Rafael, c’est une tradition que l’OSM avait pendant de très nombreuses années, on le présentait à chaque année, et puis on a décidé d’alterner avec d’autres œuvres. Kent Nagano reviendra aussi avec Fred Pellerin, on se rappelle que ça devait être une trilogie, on est rendu à sept productions autour de Fred Pellerin.
La série pop se poursuit, nous aurons trois productions, dont une avec le groupe acadien Salesbarbes qui sera dirigée par Dina Gilbert, et puis nous aurons également une soirée vraiment spéciale, qui suscitera beaucoup de curiosités, avec François Pérusse.
Artistes québécois et internationaux, la relation se poursuit
Rafael : L’orchestre continue sa relation avec Bernard Labadie et Jacques Lacombe, c’est magnifique de les avoir. Aussi, il y a des artistes qui viendront avec moi comme (le pianiste) Bronfman, (la violoniste) Simone Lamsma, (le pianiste) Emanuel Ax, (la soprano) Anna Prohaska ou les soliste du concert d’ouverture consacré à Berlioz, ou encore (l’oudiste) Joseph Tawadros – venu l’été dernier au Stade olympique et que je ne pourrais pas diriger cette fois, malheureusement. C’est important pour nous de faire découvrir ces artistes au public montréalais.
Dina Gilbert, désormais cheffe associée à l’OSM
Marianne : Dina Gilbert elle reflète bien plusieurs attributs de l’OSM, la curiosité, l’ouverture, le dynamisme, et puis ça fait des années qu’on travaille avec elle, alors on a eu envie d’amorcer notre relation avec elle en tant que cheffe associée.
Dina : Donc c’est ça, c’est un très grand privilège pour moi de me dire qu’il y a une quinzaine d’années, j’ai travaillé la billetterie de l’OSM pour devenir plus tard chef assistante et continuer cette magnifique collaboration en dirigeant plusieurs concerts, notamment celui donné à l’aéroport. On fait toutes sortes de moutures différentes avec l’orchestre, c’est aujourd’hui un grand privilège de continuer à apprendre, à mieux connaître cet orchestre et ses musiciens qui font en sorte que chaque concert devient précieux.
Donc dans la prochaine saison, justement, je vais avoir le privilège de pouvoir diriger du temps dans les concerts éclatés, de pouvoir faire aussi un concert dans les apéros avec Philippe Audrey Larrue Saint-Jacques. J’ai très hâte, d’ailleurs, de pouvoir présenter une pièce de Camille Pépin, une compositrice française que je connais depuis longtemps ou encore avec le saxophoniste Jason Xu. Donc que cette relation avec l’OSM se matérialise davantage, c’est vraiment un grand plaisir. Je remercie l’orchestre pour cette magnifique occasion.
Pour Rafael, Montréal c’est chez lui
Nous avons déjà commencé à planifier les saisons 26-27 et 27-28, mais il y a d’ici là un chemin qu’on peut faire ensemble. Je suis d’ailleurs très ému par la manière dont la ville m’a adopté. Je m’y sens vraiment chez moi.