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Les jeudi 31 mars et vendredi 1er avril à 20 h au Théâtre Outremont, Jazz En Rafale, petit festival de jazz montréalais tenu à l’orée du printemps depuis la fin des années 90, revient devant public. Ainsi, les Bourdonnements Jazz à l’Outremont fêtent leur 5e anniversaire en s’associant avec la série Jazz En Rafale pour présenter ces deux programmes doubles en collaboration avec le collectif YEY, soit un regroupement de trois organismes majeurs du Jazz au Québec : les productions Yari, les Productions Yves Léveillé et le label Effendi qui célèbre son 25e anniversaire.
En seconde partie du programme de jeudi, on aura droit au répertoire de l’album MachiNations sous la gouverne du saxophoniste et compositeur Yannick Rieu, résumé des diverses influences ayant jalonné sa route créative. Funk, jazz-rock, musiques électroniques et musiques non occidentales offrent de nouveaux éclairages à travers le prisme de son jazz contemporain.
Autour de Yannick Rieu aux saxophones ténor et soprano, on pourra entendre le batteur Louis-Vincent Hamel, le contrebassiste Morgan Moore et le guitariste François Jalbert.
PAN M 360 : On se souvient des concerts au Dièze Onze il y a une dizaine d’années ou plus. Ce cycle d’agencements personnels de ces différentes influences est marquant dans ton parcours. Quelles en ont été les principales manifestations depuis?
YANNICK RIEU: J’essaie, dans la mesure du possible, d’écouter ce qui se fait de nouveau et de bien dans le monde musical. Ceci dit, je passe plus de temps à faire de la musique, réfléchir et élaborer mes propres musiques. De plus les influences ne sont pas forcément musicales, l’inspiration pouvant provenir d’autres médiums comme la peinture ou encore les choses de la vie quotidienne. Je ne cherche pas à être « up to date » et connaître tout ce qui se fait. Pour ce, il y a d’autres métiers comme celui de critique ou encore, dans un autre ordre d’idée, celui de mélomane.
PAN M 360 : L’album MachiNations est sorti en octobre 2019, cette matière post-fusion (enfin… tentative d’étiquetage) a-t-elle été jouée souvent avant la pandémie? Et pendant, que s’est-il passé? Et après? Comment envisages-tu aujourd’hui l’interprétation de cette musique ?
YANNICK RIEU : la pandémie a certainement ralenti mes activités comme tous mes collègues. J’ai tout de même réussi à faire une résidence à Bordeaux suivi d’une tournée en France à l’automne passé. Des concerts au Québec ont également été réalisés. La musique présentée en public diffère de la musique faite en studio. J’ai voulu simplifier pas mal de choses pour garder la musique la plus vivante possible en laissant beaucoup de place à l’improvisation, aux surprises qui arrivent dans ce contexte. J’ajouterai que les influences diverses qui habitent cette musique, je les ai faites miennes, c’est à dire que vous ne trouverez pas de ces influences au premier degré, régurgitées telles quelles. C’est plus un paysage, un panorama dans lequel se sont immiscées, ça et là, des idées ou des concepts tirés de ces influences. Autrement dit, je vise l’homogénéité plutôt qu’une espèce de patchwork.
PAN M 360 : Ainsi, on passe du personnel de l’enregistrement originel :
Yannick Rieu, Jérôme Beaulieu (piano, claviers), Samuel Joly, (batterie ), Rémi-Jean Leblanc (basse électrique et contrebasse), François Jalbert, guitares, François Lafontaine, claviers, Alexandre Lapointe, basse, Erika Angell, chant sur Broadcast Faure.
À :
Yannick Rieu , François Jalbert, guitares, Morgan Moore, contrebasse, Louis-Vincent Hamel, batterie.
Comment adaptes-tu la matière enregistrée au contexte de cette formation? Comment a-t-elle évolué?
YANNICK RIEU: La musique élaborée en studio permet beaucoup de choses (overdubs etc.) que le « live » ne permet pas. Ainsi j’ai simplifié l’approche, fait une sorte de condensé qui, parfois, s’éloigne de la version studio de MachiNations. S’adapter au contexte et mettre l’emphase sur l’improvisation rend cette musique, comme je l’explique plus haut, plus vivante, pertinente et agréable à jouer. Laisser un maximum de liberté aux musiciens afin de créer sur place des musiques que je n’avais pas envisagées lors de l’enregistrement de l’album.
PAN M 360 : Mènes-tu plusieurs projets de front en ce moment? Quelles sont des principales activités? Avec quelles formations ou musiciens individuels travailles-tu, ceci incluant bien sûr tes amis de Jazz en rafale?
YANNICK RIEU: Mon principal projet est de pratiquer le métier de musicien. Ceci implique de travailler mon instrument quotidiennement, de composer pour des projets spécifiques ou non. Il m’arrive d’écrire des musiques sans autre but que de mettre sur papier des idées musicales. Qui sait? Peut-être serviront-elles pour des projets futurs!
Je travaille avec le maximum de musiciens différents – ils sont souvent une source d’inspiration! Je me tiens à l’affût des jeunes musiciens qui arrivent sur la scène musicale montréalaise. Je trouve important de rester en prise avec la nouvelle génération; elle est souvent pleine de fraîcheur et possède une énergie propre à elle et des angles de vue souvent très intéressants.
PAN M 360 : Projets à venir?
YANNICK RIEU: Un nouvel album sortira fin avril ayant pour titre Qui qu’en grogne. C’est un Quartette classique (piano, contrebasse, batterie et saxophone), un retour aux sources si je puis dire. Guy Boisvert (contrebasse), Louis-Vincent Hamel (batterie) et Gentiane Michaud-Gagnon (claviers) en sont les protagonistes. Une résidence en France ainsi qu’une tournée sont prévues à l’automne 2023 avec ce groupe. D’autres projets sont en cours notamment celui qui se fera autour de la musique de Brahms. Une résidence à Orford Musique est aussi prévue ce printemps pour travailler sur ce projet et un concert en août afin de présenter au public les résultats de cette résidence. Depuis plus de dix ans je suis musicien résident au Dièse Onze où j’ai l’occasion de présenter ma musique et mes divers projets sur une base régulière.