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The Bongo Hop est un groupe dynamique, qui refuse de s’accoler une étiquette générique. Les membres sont originaires des quatre coins du monde, et leur sonorité caractéristique en témoigne bien : les chansons du groupe sont résolument internationales et mixtes. À l’origine de ce projet unique, dont la ville de Cali (Colombie) est le point d’origine, il y a le trompettiste français Étienne Sevet, qui signe les compositions instrumentales pour The Bongo Hop. À ce groupe se joint fréquemment Nidia Góngora, chanteuse originaire de la Colombie et une des représentantes les plus en vue de la culture afro-colombienne.
À quelques heures du concert de The Bongo Hop dans le cadre du Festival international Nuits d’Afrique, PAN M 360 a joint Étienne Sevet et Nidia Góngora au téléphone pour en apprendre plus sur les origines du groupe.
PAN M 360 : Bonjour! Parlez-nous un peu des origines du groupe. Comment êtes-vous arrivés à cette fusion musicale?
Étienne Sevet : En fait, ça a commencé quand j’étais à Cali, en Colombie. J’étais venu y faire un documentaire sur la salsa. Puis, j’ai d’abord découvert les musiques du Pacifique, et d’autres styles par la suite. C’est ce qui m’a donné envie de rester. Par la suite, j’ai commencé à travailler comme journaliste musical, j’organisais des soirées. C’est seulement après que j’ai commencé à apprendre la musique et à composer.
PAN M 360 : The Bongo Hop collabore souvent avec Nidia. Comment cette collaboration est-elle née et en quoi consiste-t-elle?
Étienne Sevet : J’ai d’abord connu Nidia musicalement, quand elle faisait partie d’un de ses premiers groupes de musique traditionnelle. À l’origine, je montais le projet de The Bongo Hop pour un groupe de rap de Cali. Lorsque j’ai rencontré Nidia en personne, je me suis dit que ce serait intéressant d’inclure du chant dans mon projet. Et c’est là que j’ai tout simplement proposé un morceau à Nidia, puis un autre, qui mélangeaient mon expérience en Colombie, inspiré des musiques d’Afrique de l’Ouest que j’aime.
Nidia Góngora : Pour moi, il y a une dynamique qui a à voir avec la création collective. J’écris les paroles des chansons dans lesquelles je collabore. Et la partie instrumentale, c’est Étienne. Il y a un processus dans lequel nous parlons, nous regardons la musique. Nous écoutons les instruments, puis après nous avons une discussion par rapport à la thématique que nous choisirons. Comment va-t-elle interagir et créer de la musicalité pour construire l’ensemble? Il y a un aspect important : c’est que dans chaque chanson, dans chaque son, il y a le signe de chacun d’entre nous. On essaie de donner cette patte caractéristique à The Bongo Hop, et qu’elle soit en cohésion avec ma patte personnelle.
PAN M 360 : Comment décririez-vous cette patte, ce son caractéristique, dont vous parlez?
Étienne Sevet : L’identité de The Bongo Hop, c’est de ne pas être un seul genre musical. Souvent, quand on nous décrit, on parle d’afrobeat. Ou, pire encore, il y a des gens qui disent cumbia, ce qui n’a rien à voir. Parce qu’il y a écrit Colombie, on pense cumbia. Mais non, ce n’est pas ça. Donc j’essaie de faire une musique qui n’est pas inféodée à un genre en particulier. Ça ne veut pas dire que je veux faire n’importe quoi, non plus! Ça veut dire que j’ai des influences qui sont des musiques ouest-africaines, des musiques colombiennes. Mais je n’ai pas particulièrement envie de faire un style particulier. Quand je fais une samba congolaise, j’y mets une couleur haïtienne, par exemple.
Je suis toujours en recherche d’une espèce de voyage imaginaire que l’on crée dans la tension entre deux endroits, sans être exactement à un endroit ou à un autre. C’est là que l’imaginaire fonctionne.
PAN M 360 : Donc, vous vous inspirez des musiques internationales, et votre musique transcende les genres musicaux?
Nidia Góngora : Je crois que la musique transmet et nourrit la diversité. Je crois que cette diversité, nos origines, se transpose dans la proposition sonore. C’est un projet qui se base sur la collaboration entre des musiciens africains, français, colombiens. On le voit bien dans le groupe que nous aurons ce soir à Montréal. Ces origines diverses se reflètent dans la proposition musicale et dans les mélodies.
Étienne Sevet : Je suis d’accord. Tous les membres du groupe, on a chacun fait des voyages, et l’inspiration est presque géographique. C’est une poésie géographique, ou une géographie poétique. On voit ce va-et-vient entre nos origines et les lieux où on a été transplantés.
PAN M 360 : Quand vous écrivez des chansons, quels sont vos sujets de prédilection? À propos de quoi chantez-vous?
Nidia Góngora : Généralement, j’écris de la musique qui a à voir avec la réalité, avec mes expériences et mon environnement. Tout ce qui a à voir avec les expériences quotidiennes, qu’elles soient positives ou négatives. J’aime chanter à propos de la nature et tout ce qu’elle peut nous offrir. Je parle du respect qui est dû à la nature et à l’humanité.
PAN M 360 : Pour terminer, que représente, pour vous, votre présence aux Nuits d’Afrique?
Étienne Sevet : Pour moi, c’est l’aboutissement de pas mal de choses. Ça fait très longtemps, bien avant la COVID, même, que nous avons des discussions avec l’équipe des Nuits d’Afrique. Ça fait plusieurs années qu’on veut venir, mais que ça ne fonctionne pas. En plus, on boucle en ce moment une petite tournée au Canada. C’est sympa de pouvoir terminer cette tournée à Montréal, ce qui est très significatif par rapport à la musique, je pense. On reviendra, on n’a aucun doute! On aime être dans ces grands festivals de « musique du monde », parce qu’on rencontre des artistes vraiment intéressants.
Nidia Góngora : J’ai toujours une grande joie de participer à des festivals qui montrent une diversification de la musique, et de pouvoir partager avec de grands artistes et de pouvoir nous reconnecter avec nos racines à travers la musique. Quand j’entends parler d’endroits où il y a l’africanité, si on peut le dire comme ça, c’est important pour moi d’y être, mais aussi d’y revenir. Il y a une connexion visible dans ces espaces qui nous connectent avec l’Afrique, bien qu’à l’extérieur de l’Afrique. C’est un plaisir de pouvoir partager la musique dans ce genre de contexte. Ce sont des espaces universaux, avec d’autres sonorités, avec d’autres cultures. C’est précisément l’un des objectifs principaux de la musique, et les espaces comme les Nuits d’Afrique permettent cela.
The Bongo Hop ft. Nidia Gongora, 18 juillet à 21h30 sur la Scène TD – Radio-Canada. INFOS ICI!